Chase Whirlwind - Slider

• Qualités :Tenace, loyal, bonne humeur perpétuelle, énergique. Chase fait toujours en sorte d’obtenir ce qu’il veut.
• Défauts :Energie « débordante », têtu, n’abandonne jamais. Genre « jamais ».

« Really. Man. J’ai la flemme. Why tu causes pas en sémiosis ? Y’a pas besoin de réfléchir… », peste-t-il nonchalamment en s’envoyant allégrement contre le dossier de la banquette. On le dérange, pas de doute la dessus. Mais Chase ne tire jamais trop longtemps la tronche et il semblerait même qu’il ait le sourire programmé en non-stop sur la face. Pas que pour plaire aux clients : rien à foutre ; il est slider avant tout, aime-t-il à répéter, et c’est pour les passes dans le cyberspace qu’il est le mieux payé. « Passes ? Wo. T’m’as pris pour une pute ou bien ? Allez –Tsshhhh - casse-toi, reviens quand t’auras besoin d’une course dans la matrice, sale noob ! », suivi d’un grand éclat de rire poing armé et refermé sur la crosse d’un gun imaginaire – my apology – virtuel. Un regard d’ambre lunaire qui brille de trop, car il porte souvent ses i-lens et s’il semble parfois se contrefoutre de ce que vous lui-dites, détrompez-vous : son attention est en partie absorbée par les données qu’il voit défiler devant lui et auxquelles vous n’avez pas accès. Mais il retient tout. Au PassWord, il se balade en tenue de travail (et plus souvent encore en demi-tenue de travail) dans une combinaison dermique avec trodes : il ne porte pas d’implant hormis l’Id.Chip qui n’en est pas véritablement un, à l’oreille gauche parmi plusieurs piercings. Non, il ne s’huile pas le torse. « C’est du gel conducteur, u dildo. » Le jeune slider-pro est en pleine forme et arbore quelques cicatrices que la vie en banlieue, à quelques centaines de miles de la RedZone oblige. Comme tout plongeur, il est d’abord passé par l’école des MMORPG, c’est-à-dire, l’école buissonnière et les journées et nuits immergé dans le cyberspace : son corps est bien entrainé au mouvement de combat et sa musculature ne fait qu’illustrer sa cancritude scolastique.

« Demande-moi n’imp, du moment que c’est pas cracker dans la glace de l’EZ, et y’a moyen. Mais t’vois, c’est pas que ça me fait flipper. Well, y’a suffisamment à faire sans en arriver là et j’vis bien avec ça. Alors, why prendre des risques de merde de ce genre ? » explique-t-il à peine gêné et peut être pas même conscient de s’être retourné vers le patron de PassWord qui est en train d’encaisser des Ktz en liquide. « Une fois qu’ j’t’ai dis yes, t’peux être sûr que j’te ramènerai ton truc. C’est pas d’l’honneur ou quoi, c’est juste… hey.. C’est comme respirer ! » Mais lorsqu’on lui demande ce qu’il fait exactement en immersion, c’est avec un rire condescendant qu’il nous claque son refus au nez. « T’as une requête, t’avoines, sinon next. » Aussi sous ses airs délirants et dragueurs, parce qu’il en joue, n’allez pas croire le contraire, veille un jeune homme très ancré sur le biz, ne serait-ce que sous l’influence de Zack Slade non loin. « L’école j’y ai été. Mais mes précepteurs, ils étaient dans l’genre spé, tu vois ? L’Alpha et l’Omega, enfin, pas l’alpha nan. Mais, j’ai ‘étudié’ auprès des meilleurs. » Son langage est parfois décousu et s’il s’exprime avec fluidité, des phonèmes privés de sèmes lui échappent parfois. C’est normal : « bah, hey ! j’passe les trois quart de mon temps en plongée, t’permets ouais ? » Et lorsqu’on lui demande quelles sont ses aspirations et loisir en dehors du cyberspace il répond sans hésitation : « Baiser, boire et manger. »Mais son visage de fronce d’une moue dubitative et il renifle, comme s’il se préservait et gardait ses espoirs secrets pour ne pas risquer de les abîmer.

Chase est un natif d’Oréus dans une famille où l’on malmène fortement la langue de Shakespeare. Sa mère est une technicienne offshore qui bosse dans une centrale à fission froide, très peu présente at home et son père est un opérateur de supervision dans une société de robots lave-vitres. L’école l’a très vite barbé et dès qu’il rentrait c’était pour plonger. Il squatta l’hyperweb depuis son plus jeune âge et finit forcément par rencontrer des sliders qui firent sauter sa limitation d’accès pour l’embarquer dans les MMORPG du cyberspace.

C’était son monde, son putain d’monde où personne ne forçait à faire quoi que ce soit et curieusement il excellait à réaliser des opérations de pire complexité. Y’avait le menu fretin, du genre cracker des levels, dépouiller des joueurs qu’il ne pouvait pas blairer… Sans se faire chopper bien évidement. Puis vinrent les commandes, des types assez cons pour le payer pour qu’il leur créé des stats de malade, lever des banishments… Mais voilà. Les grosses sociétés du divertissement ont des chiens de garde dans le genre de Chase et forcément, est venu un moment ou le défi de trop suffit à le faire passer d’un certain coté. Chase fonctionnait au challenge et avait besoin d’être constamment mis au défi.

Marre de jouer au farmer pour du fric, il lâcha les jeux et commença en slider dans la « poudreuse » du cyberspace et se mit à briser la glace. Des sociétés, des industries. Et un beau jour, l’étendue mirobolante des Am.I spaces de l’EZ se dévoila à lui. Oh, pas toutes. Celles auxquelles il réussit miraculeusement à avoir accès, microbe s’avançant quelques secondes dans un monde prêt à l’écraser. Il tint plusieurs minutes et s’approcha de WorldNxT, trop près du soleil. Sauf que ses ailes ne fondirent pas et il évita de peu le burn out. Grâce à Omega. Et ainsi commença son véritable apprentissage dans la matrice. Il le perdit de vue. Ou plutôt, Omega ne se laissait plus voir. Ce type était une légende vivante. Au point qu’il lui arrivait de se demander parfois si tout cela n’avait pas été un brain bug.

Chase apprit également qu’il était souhaitable de mener une vie simple et de ne pas poursuivre des ambitions de puissance dans le cyberspace. La tête tournait très vite. La leçon de vie que lui apprit Omega était de ne pas outrepasser ses propres limites et de ralentir le char de la conquête. Il se faisait toujours l’oseille dans la matrice mais se força à travailler dans le meatspace et réussit à se faire engager à 16 ans comme serveur au PassWord, sa belle gueule et son contact facile le valorisant bien plus que son orthographe. Le nom du bar lui avait plus. L’patron aussi d’ailleurs. Mais voilà, l’était un gamin, quoi d’autre.

Il plongeait toujours, forcément, mais ses 6h de service quotidien le changèrent. Puis ce fut 12, à sa majorité. Il parlait parfois de son activité parallèle à Zack, qui n’y pannait rien et montrait clairement son peu d’intérêt, pour ne pas dire énergiquement. Mais Chase était coriace et l’patron cessa de faire la sourde oreille lorsque qu’il émit le projet d’ajouter une touche cyber au bar. Il gèrerait tout ce qui est technique et matos, c’était un gros filon, chiffre à l’appui. Il jura de ne rien faire qui porterait tort à l’enseigne et n’avait pas besoin de se faire violence pour ça. Jamais il ne se risquerait à mettre Zack dans la merde. Suffisait de voir la manière avec laquelle il le regardait pour en être certain.