~ Familiar taste of poison ~

• Qualités : Déterminée, volontaire, ambitieuse
• Défauts : Froide, calculatrice, hypersensible

Ses grands yeux en amande et la forme triangulaire de son visage aux traits fins donnent à Ellena un faciès presque félin.

Ses prunelles d’un vert dense et pailletées d’or semblent capable de capturer qui oserait s’y plonger et ses lèvres délicatement ourlées, le plus souvent plissées en une moue dédaigneuse semblent appeler les contacts.

Ses cheveux lui glissent sur les épaules pour chuter librement vers ses reins, qu’ils n’atteignent pas encore malgré leur belle longueur. D’un blond pâle et froid, elle les laisse le plus souvent flotter sans entrave et ils forment alors la plus belle auréole angélique qu’on puisse croiser.

Sa silhouette élancée aurait pu la projeter dans le milieu de la mode si, contrairement à ce qu’elle laisse voir, elle n’avait jugé futile tout ce qui s’y rattache et s’il ne lui avait pas manqué une bonne dizaine de centimètres.

Ses gouts vestimentaires sont simples, elle allie l’utile au chic et on ne la verra jamais porter quelque chose qui lui donnerait l’air négligé. Elégante en toute circonstance, tout est dans l’apparence, et elle sait y faire pour se rendre irrésistible quand elle en a besoin.

Un tatouage discret orne ses reins, signe que finalement la jeune femme n’est pas ou n’a pas toujours été aussi sage qu’elle en a l’air, mais sa seule excentricité reste les nombreux bijoux dont elle orne ses oreilles. Masqués par les cheveux, les piercings ne sont en général pas un problème, mais elle prend tout de même le soin de les retirer lorsqu’elle adopte une coiffure structurée.

Les deux traits de caractère récurrents chez Ellena sont sans doute son ambition sans limite et son caractère affirmé. Elle ne recule devant rien pour obtenir ce qu’elle désire, et si l’objet de ses désirs présent lui reste inaccessible pour le moment, nul doute que la jeune femme arrivera à ses fins.

L’argent, le confort et une petite part de pouvoir, voilà ce qui selon elle la rendrait heureuse jusqu’à la fin. Mais elle ne se contente pas de peu, et rarement de ce qu’elle possède, voulant toujours plus que ce qu’elle parvient à obtenir. Elle ne considère pas que c’est un défaut, puisque c’est cette manière de faire qui lui a jusque-là permis d’avancer sans s’arrêter, et sans regarder une seule fois en arrière.

Le seul pour qui elle est capable de faire des concessions est son fils, Esteban, qu’elle chérit plus que tout au monde et bien plus encore que ses rêves de gloire ou de fortune. Elle n’en montre rien, mais sa séparation avec Zack a elle aussi laissé ses traces en elle, la fragilisant quelque peu en lui enlevant une once de cette magnifique assurance dont elle fait preuve chaque jour.

Elle ne l’admettra jamais et s’affirme très heureuse d’avoir recouvré sa liberté, mais au fond, elle n’ignore pas que pareille histoire marque à jamais et qu’elle est encore bien loin d’apercevoir le bout du tunnel. Elle s’efforce de ne pas y penser, de faire comme si tout était parfait et que tout allait pour le mieux dans le pire des mondes.

Elle s’accommode, s’arrange avec elle-même, sachant pertinemment que toute douleur se passe quand on lui en laisse le temps.

Ils se détestent et sur les débris de leur histoire ne flotte que la silhouette fragile de leur fils. Pourtant, elle se prend souvent à penser à lui, à cette force indomptable qu’elle avait su rendre docile et à ce caractère de feu qui si souvent avait entraîné le sien dans nombre de confrontations dangereuses. Et pourtant, malgré les promesses faites, le temps avait eu raison d’eux. De leur amour. De leurs serments. Le temps ? Elle-même, plutôt. Elle-même et son impatience. Elle-même et ses désirs d’un plus qu’il s’était montré incapable de lui offrir.

Ellena était issue de l’union de deux technocrates et avait suivi le cursus spécifique réservé aux élus de sa condition. Très tôt, elle fut remarquée pour son intelligence particulièrement fine et son aisance à faire face à n’importe quelle situation. Son gout prononcé pour le maniement des lois et de leurs alinéas ainsi que sa faculté d’embrouiller avec brio et rationalité quiconque tentait de la contrer la poussèrent dans le domaine juridico-commercial. La voie qui s’ouvrait à elle était toute tracée, et sa vie aurait continué d’être une succession de réussite si elle n’avait croisé le chemin d’un homme au moins aussi ambitieux qu’elle.

Lui ne venait pas de son monde, et elle était étrangère au milieu qu’il fréquentait, mais qu’importait alors, ils étaient faits l’un pour l’autre, assurément. Leurs intérêts divergeaient mais trouvaient toujours le moyen de se rejoindre à un moment ou un autre. Quoi qu’il arrive et qui aurait pu les séparer, ils se retrouvaient.

Ils s’installèrent finalement, et Ellena renonça sans hésiter à sa carrière florissante et abandonna son poste de responsable de vente e-Space CHINA pour le rejoindre en Middle Belt, là où il avait décidé d’implanter son affaire. Un bar. D’une simplicité banale mais qui leur convenait parfaitement et qui servait leurs envies de tranquillité.

Mais les démons d’Ellena la reprirent, sans crier gare, et quelques années après la naissance de leur fils, elle ne supporta plus rien de cette existence qu’elle s’était pourtant choisi. Sa condition et la reconnaissance qui allait avec lui manquaient, tout comme les stimulations psychologiques qui, il fallait bien le dire, étaient pour elle inexistantes dans le cadre du Password.

Comme la première fois, elle quitta tout, n’emportant avec elle que les braises d’une relation mourante et l’enfant qu’elle avait porté. C’était tout le mal qu’elle pouvait faire à Zack, le priver d’Esteban et lui interdire toute possibilité de le voir grandir. Mais le travail passait avant tout, l’envie de reprendre sa vie en main également, et si elle avait nourri des remords à l’égard de son ex-mari pour l’avoir privé d’une bonne partie de sa joie de vivre, ceux-ci s’était bien vite envolés.

Elle n’était pas insensible, c’était plutôt le contraire, mais elle ne pouvait simplement pas se permettre de laisser quoi que ce soit venir gêner ses plans. De retour au bercail, Esteban inscrit dans la meilleure école, elle put enfin se consacrer entièrement à sa nouvelle tâche : redorer son blason.

Ce ne fut pas aussi compliqué qu’elle s’y attendait, et au bout de deux ans d’efforts acharnés, elle avait récupéré la majorité de sa crédibilité ainsi que son poste initial. Ne lui restait plus qu’à monter, encore et encore, de plus en plus haut. Ce à quoi elle s’employa les deux années qui suivirent.