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 Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz

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JackZ Omega
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JackZ Omega


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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyLun 25 Fév - 14:58

Le plafond était noir, comme les murs. La pièce était recouverte d’un enduit d’isolement aux ondes. Aucun réseau de quelle nature qu’il soit ne pouvait pénétrer dans la cellule de JackZ et cela ne l’empêchait pas de baliser. Il ferma les yeux en ravalant un râle, crispant sa mâchoire de frustration pendant que Manty déployait inutilement ses talents de suceuse. Il bandait, c’était déjà beau. Mais il avait beau regarder ses lèvres en action venir s’écraser contre son bas ventre, constater l’joli minois IRL de la jhackeuse brouillé par le désir, son esprit n’était pas moins prisonnier de la matrice, perdu quelque part dans la matière noire. Qu’il rouvre les yeux ou qu’il les referme ne changeait pas grand-chose, Alpha persistait en phosphène dans ses rétines, dans sa psyché, dans son cœur et jusqu’à sa bite même. Il envoya une main agripper les tresses épaisses et multicolores qui ornaient la coiffure de Manty et lui releva la tête, plongeant sa focale bleu-néon dans l’regard brillant et brumeux de la gonzesse. Elle portait ses i-lens. « Arrête, » haleta-t-il, son regard à la fois dur et paumé dardant l’innocente d’une colère injuste. Elle le libéra en remontant un long coup de langue jusqu’à l’ogive armée, histoire de lui faire comprendre qu’il semblait pourtant bien parti pour s’amuser puis força de la nuque pour aller baiser le relief musculeux de ses abdos. « Manty. » Sa voix était rêche et effilée, dénotant parfaitement sa gorge sèche et l’état d’manque.

« Jackz. Relax, on a pas de sortie à faire pendant trois heures au moins. Rain nous avertira s’il y a quoi que ce soit. S’il te plait… » Elle semblait calme et savoir comment gérer la meatsuit de Carlisle, réputé pour n’entretenir qu’une sexualité désincarnée dans le cyberspace. Le comprendre, s’était autre chose. Personne ne l’pouvait, pas même en sémiosis. Après tout, JackZ était irrémédiablement disjoncté, disaient-ils. Il gronda quelque juron et se redressa sur un coude, dégageant sans ménagement la tête de la cybergoth. « Tu sais pas c’que j’ai à foutre. J’ai pas l’temps pour ces conneries », grogna-t-il bourru et hautement agacé avant de s’assoir sur le bord de la couchette. Il se redressa et remonta son fut ample, immanquablement déformé par l’érection fière que son corps se tapait malgré lui, regard voilé ton sur ton par les mèches bleu flash de sa chevelure. Manty ne fit pas d’autre commentaire, mais elle serra les dents très fort. Elle savait parfaitement qu’il était inutile de prendre la mouche et de se sentir blessée dans son être intime. C’était JackZ. Elle était désirable et n’avait pas besoin de remettre en question son sex-appeal ni sa bonne volonté. Mais quand même. Ça piquait l’égo.

Tout était bon pour plonger. JackZ se créait des imminences et des nécessités qui le déculpabilisaient, alors qu’il savait que sa santé demandait de ralentir le cyberchar. Mais quoi, quelque part il était responsable des milliards de crédits qui disparaissaient depuis le premier gap ouvert dans la glace de WorldNxT. Responsable de la décimation de l’équipage de Libertad Unida et d’autres opérations incompréhensibles dont il fut le témoin impuissant. Assister sans pouvoir agir était une amère expérience. Le simple fait de savoir, le rendait responsable. Le moment d’une petite plongée était venu, histoire d’aller délivrer une info et de faire le tour des glaces qui protégeaient les Am.i spaces de l’EZ. On n’sait jamais. Peut-être qu’il surprendrait une IA sur le vif ? Ou un jhacker assez cramé pour penser pouvoir briser dans les systèmes de sécurité d’une firme telle que la Pantocracy ? Dès que les capitaux dépassaient l’milliards ça gravitait autour, comme des fucking poissons près d’une barrière de corail. Ou peut-être qu’un gap s’ouvrirait devant lui et le happerait avant que son pare-feu n’air eu le temps de déployer le bouclier. Peut-être qu’il la verrait. Alpha. Manty le regardait, elle aussi témoin et impuissante devant lui, l’regard opacifié par les i-lens caressant les dorsaux de granites de JackZ. Elle en connaissait qui donnerait cher pour avoir pareille meatsuit. « JackZ, » osa-t-elle. Mais il semblait cristallisé, les poings serrés et les muscles pris de tremblements. Jusqu’à ce qu’il actionne son substrat et n’quitte le bunker de sa cellule, sans lui répondre. De fait, il ne l’avait pas même entendu.

Il y avait les nécessités préventives qu’il créait et les requêtes qu’on lui faisait. Amaury était directement joignable par les hauts kertaliens aux cotés desquels il avait grandi. Une boite simple et évidente protégée par la glace la plus dense qui soit. Forcément. Amaury.carlisle⊂wntx.gt. Généralement, ses correspondants ne se risquaient pas à détailler leur problème et se contentaient de le notifier d’un simple : « Need u, iced fruitcake », signé Valrogh, ou parfois un magistral « We shall request your help», signé Govoretski, tout dépendait des vieilles amitiés ou inimités personnelles. Mais les milliards de Kertz et crédits en jeu ne faisaient généralement que peu de cas des petites disputes de cours de récré. Cela faisait deux semaines que Vangelis lui avait demandé une info. Et cela faisait plusieurs mois que JackZ possédait la réponse. Mais comme rien ne pressait, il avait attendu, gardant précieusement ce service à rendre pour excuser une sortie qui n’aurait pas lieu d’être. Le CIO de l’Enklimacy commençait à se poser des questions à titre personnel sur les ambitions de la dynastie exilée en orbite. Ça n’était pas l’genre d’info qu’aurait lâché Amaury. Pas s’il n’avait pas été témoin du piratage le plus meurtrier qui soit ces derniers mois, mettant en OPA l’une des stations spatiales de Continental Brazilia. Aussi, il décida de raconter ce qu’il avait vu. Il fallait qu’il en parle à quelqu’un. Quelqu’un de sûr.

« Tu plonges ? » La question était éminemment rhétorique, aussi, reçu-t-elle une réponse méritée : « Nope, j’viens m’faire cuire des pâtes. » Halley pesta un rire en secouant la tête et JackZ fixa les dermatrodes à usage unique sur sa nuque et ses tempes. Il se laissa choir dans l’assise ergonomique qui lui moula les corps avec une avidité presque monstrueuse et entama les branchements, la fièvre et la hâte s’emparant de lui. « Simple reconnaissance », murmura-t-il, déjà absorbé. Halley évita de rétorquer le « c’est ce qu’on dit » qu’il avait au bout de la langue et demanda plus prudemment, profitant de l’état de lucidité de son boss : « Hey, tu peux me ramener un échantillon de la dernière glace de chez Symtec-Lab ? » JackZ arqua un sourcil et étira une grimace dédaigneuse. « Why tu veux leur dernière merde ? J’suis sûr qu’on peut voir les fissures à l’œil nu tellement sont nazes ». Il fouilla sous le siège et extirpa un tuyau de plastique opaque tandis que ses prunelles bleu flash pulsaient sur le jhacker au crâne rasé dont le monocle optique implanté reflétait l’affichage des holoécrans de la salle. Il renifla et rehaussa sa grimace en méchant sourire tout en vérifiant que le cathéter ait été changé. « T’aurais pas une passe à faire en rapport avec LitDefencer ? » Halley ricana comme un crétin pour toute réponse, du haut de ses deux mètres d’armoire à glace. « Wokay, j’te ramène ça. C’est sur mon chemin…»railla JackZ.

Les sociétés de sécurité Am.I, anciennement les bons vieux developers d’anti-virus, fricotaient toutes avec les jhakers pour « améliorer l’expérience » de leurs produits et faire des coups foireux au concurrents ; et les gueguerres profitaient au HackZ dispatchés sur la RZ : beaucoup plus chauds à tracer pour les agents desdites sociétés. WorldNxT était neutre et n’avait aucune obligation envers ce genre d’entreprise. Jackz retira le sceau garantissant la stérilité du cathéter et fourra les mains dans son fut, non sans grimacer de déconvenue l’temps de se le ficher dans le méat. Halley regarda ailleurs et s’abstint de tout commentaire. Se brancher pour la vidange ne signifiait qu’une chose : qu’on passerait plus de six heures en immersion. Le géant lui apporta son simulateur, l’aida à compléter les branchements et lui passa les dés au bout des doigts. C’était tellement plus simple avec un implant. Lui seul savait véritablement pourquoi il n’en voulait plus. Dès qu’il sortait de sa cellule étanche il lui semblait pouvoir sentir la pesanteur des Am.i bien que le réseau soit clairsemé loin de la densité que connaissaient l’EZ et la MB. Les satellites et les mobilbornes que les HackZ déplaçaient assuraient un accès stable à qui voulait slider, sur l’Hyperweb et dans le Cyberspace. Le simulateur était en veille et prêt à répondre à l’impetus cérébral de JackZ, monture personnalisée ne répondant qu’à son ADN et ses propres ondes alpha, comme en possédait tout jhacker qui se respecte. « I’m goin’ », feula-t-il avant de fermer les yeux, basculant aussitôt en sentant l’explosion d’un millier de bulles lui remonter le long de la colonne. C’était à cause de cette sensation que les sliders parlaient d’immersion et de plongée.

JackZ Omega rouvrit les yeux sur l’étendue mirobolante du cyberspace depuis l’un des points de login semi-aléatoire que générait son simulateur. Devant lui brillaient comme autant de supernovæs en plein effondrement, les activités et le trafic en temps réel dans les enchevêtrements d’Am.I Space attenantes. Il était en pleine EZ, près de la Globe Tower, en furtif bien évidemment. Il vérifia les routines des proI.A dont il avait la charge et fit le tour de la glace qui protégeait le système de la firme. Ça représentait des milliers de kilomètres d’altitude dans le cyberspace. Escalader le mont blanc IRL à mains nues était un jeu d’enfant à côté. Briser la glace de WorldNexT aurait dû rester quelque chose d’impossible et bien qu’une dizaine d’années se soit écoulées, la blessure narcissique était toujours vivace. Il flotta une bonne heure, fonçant allègrement à une vitesse vertigineuse et entreprit de se rapprocher de l’orbe de l’Enklimacy en ralentissant son avancée pour profiter du simple fait de plonger. Le hakama blanc modernisé, neo-Shinjuku style, ondulait comme un prolongement de son être en tenant lieu de jambes à son simavi, celles-ci se rematérialisant lorsqu’il se mettait à stationner ; ses contours se définissaient alors en une haute résolution, parefeu ossuaire bien ajusté à sa mâchoire, sabre brise-glace fouraillé dans le dos, sans soya pout le tenir. Tout était possible. Sa chevelure cascadait et flottait autour de lui en l’auréolant d’un bleu argent brillant et son regard souligné de nuance turquoise balisait les alentours à la recherche de quelque infrog ou trojan à pourfendre. Son simavi était à peine une sublimation de son apparence dans le meatspace. Il avait connu des jhackers avec un égo surdimensionné et dont les simavis customisés ne ressemblaient plus en rien à la personne irl. Les pro se prenaient très vide pour Dieu dans la matrice.

Inutile de faire durer le plaisir. Fallait qu’il crache ce qu’il savait. Now. Le Simulacre d’Amaury Carlisle se propulsa dans l’étendue immatérielle, torpillant l’espace sans aucune distorsion sur son passage jusqu’à atteindre la glace qui protégeait le grand loft de Vangelis. JackZ se fendit d’un sourire de joker en voyant les progs lui foncer dessus et se figer brusquement pour l’encercler sans le bombarder de codes. « Hello sweeties… » lança-t-il sans mouvoir ses lèvres. Les progs, retournèrent dans leur veille paresseuse. Amaury les avait développé lui-même et WorldNxT en avait équipé les résidences des partenaires de la firme. L’étendue de glace semblait sans fin devant lui et tandis qu’il la contemplait, une joie inqualifiable irradiait de son visage déformé d’un sourire inhumain. Il se fondit et devint translucide, épousant les codes de la glace, devenant lui-même glace en inoculant son eADN au système de sécurité. Le bleu de JackZ s’y dissout et colora le réseau en un embrouillamini de veinules bleutés qui se déploya à la vitesse de la lumière. Il le traversa. A un peu moins de deux-mille kilomètres de là, si l’espace géographique recelait encore un sens quelconque, le corps d’Amaury s’arqua et se tendit sur l’assise ergonomique, poignets et chevilles tirant avec fureur sur les sangles. Halley eut un commentaire railleur et garda son monocle vers le jhacker en plein trip immersif.

Le schéma de l’Am.I space des appartements cibles apparut à JackZ, dispensé d’une quelconque nécessité de matérialisation ou de représentation des balises envoyées : pour qui le ferait-il ? Il n’était pas en démonstration et personne ne le « voyait ». Dans un plan parallèle, l’IA domestique centralisée de l’appart, ainsi que tout le système de dogiciels, se désactivèrent après la création de point de sauvegarde ; ne laissant en veille que le conditionnement, la ventilation et le terminal d’Am.i. Les androïdes de Vangelis se figèrent et le collier de l’esclave émit un faible chuintement signant un déverrouillage intégral. JackZ n’avait pas fait dans le détail : toute device susceptible de déceler sa présence devait être neutralisée et cela avait toujours été ainsi. Aussi, lorsque tout s’arrêtait subitement de fonctionner et que le silence se mettait à régner, cela ne pouvait signifier que deux chose : une bombe EMP de magnitude énormissime avait été lâchée sur Kertapolis, ou, dans un ordre diplomatique bien moins dramatique, Amaury Carlisle venait vous rendre visite.

Apparaitre en plein milieu du meatspace en s’holo-matérialisant à partir d’un terminal d’Am.I était un fantasme que beaucoup caressaient et s’essayaient à réaliser. JackZ en avait fait une routine et se tapait même le luxe d’apparitions esthétisées. Fierté de jhacker à laquelle Omega sacrifiait. Lorsque l’écran du salon se mit subitement en veille, la grande baie vitrée se nimba de violents reflets bleutés et la pièce s’inonda d’une radiance de patterns fractals à la précision vectorielle. L’émission de lumière néon se concentra un instant, aspirée par un point unique à quelques mètres du terminal d’Am.i et fonça sur l’esclave telle une planète géante gazeuse libérée de son orbite. La présence vivante de la pièce était indiquée au jhacker en paramètres biométriques le temps que l’image de son environnement direct n'atteigne une netteté optimale, tout comme l’hologramme de son simavi.

Mais ça n’était pas Vangelis. Du moins, pas celui qu’il était venu voir. Le rayonnement bleuté disparut et l’apparition de JackZ se délimita derrière l’esclave, une faible iridescence indiquait la nature holographique du jhacker malgré la haute résolution dans laquelle il se manifestait. Suffisamment grand à taille réelle, il dut se courber pour observer le mutant : JackZ flottait dans une apesanteur contrôlée, effet d’immatérialité avec lequel il jouait. Le manche du sabre dépassait derrière ses épaules massives et le col noir de son hakama baillait éhontément en dévoilant un torse lisse et idéalement modélisé. Amaury n’était pas bien différent de son simavi, si ce n’étaient les ecchymoses qui le coloraient et les cicatrices de somatisation qui le striaient. Un pli de contrariété vint durcir ses traits et sa lèvre inférieure remonta en une bouderie improbable sur le visage sévère. Son regard sublimé d’un effet de khôl noir épais et souligné de turquoise était abaissé sur le gamin, parefeu osseux plaqué sur la maxillaire droite lorsqu’il articula d’un timbre métallisé qui se clarifia et s’humanisa instamment, ne serait-ce que par le ton de yakuza agacé avec lequel il s’exprima : « N’hurle pas. Je suis venu voir ton maitre. » Impossible de se souvenir du nom de l’esclave. La dernière fois qu’il l’avait aperçu, l’môme devait avoir 17 ans. « T’peux aller le chercher pour moi ? » demanda-t-il en se redressant pour reluquer vers l’issue de la vaste salle principale. Mais il savait parfaitement qu’il n’y avait personne, autrement une tâche rouge lui aurait indiquée l’émission de chaleur propre à la vie.

Sa focale vrilla aux coins peinturés de ses yeux, observant calmement la propriété du lord et son incompréhension se manifesta par un profond soupir. Il ne biterait jamais rien des lubies d’aristo. Des technocrates fortunés également. Le servage, certes, c’était une chose mais ça… Il captura le titre du livre malgré lui. “Why do slaves have to be at first ?” pensa-t-il tout haut, ses lèvres ne se mouvant pas tandis que la sémiosis dans laquelle il s’était exprimé s’était automatiquement traduite en phonèmes anglais. « Shit », s’excusa-t-il platement sans pour autant détourner le regard affirmé qu’il portait sur le boy. Sa beauté était presque féminine. Magnifique même. C’était surement ça. Pédérastre et esclavagiste. Mais il n’avait pas à juger et le savait parfaitement : lui-même n’était pas en reste coté extrême.


Dernière édition par JackZ Omega le Mar 26 Fév - 22:51, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyMar 26 Fév - 2:06

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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyMar 26 Fév - 13:36

Freedom. Il y avait bien longtemps que le cyberspace avait cessé d’être une illusion consensuelle à grande échelle, dès le moment où les actions virtuelles acquirent un quelconque impact réel, ne serait-ce que sur le nombre de zéros qui s’alignaient dans le compte bancaire suite à une opération en immersion. Nombre de jhackers avaient une philosophie bien plus radicale encore et ne trouvaient de bonheur et d’intensité qu’une fois libérés de leur meatsuit. La prévention contre la désincarnation était faite depuis les centres scolaires et se poursuivait dans les high cursus et l’insistance était mise sur l’extériorisation de la réussite sociale, qui ne prenait de valeur et de sens qu’étalée dans le monde des affaires humaines et sur la place publique. Les ultrapolis étaient des sociétés éminemment hédonistes, basées sur un consumérisme d’exhibition. La réussite, le talent et les possessions se montraient. Le pouvoir matérialiste régnait à la manière d’un gun apposé sur la tempe : exercice brut de sa force, sans démonstration nécessaire. Il n’y avait peut-être bien que les connected, les accros de l’implant et des dermatrodes qui avaient dû démontrer leurs talents. Personne un tant soit peu bien intégré dans sa citoyenneté planétaire inaliénable n’aurait pris un jhacker au sérieux. Jusqu’à retrouver son compte vidé sans traces de transaction, la fournaise dans son salon, un froid hivernal dans la cuisine, des vitres électrochromes qui refusent de s’éclaircir et une domIA qui essaie d’assassiner son principal administrateur. Les choses étaient différentes aujourd’hui et les pirates, qui tenaient plus de la légende virtuelle que de la réalité reconnue et déclarée, comme tout danger sérieux, faisaient l’objet d’intérêts sous-culturels et mercantiles. Ils étaient les bad heroes des temps modernes aux cotés des supermutants, des cyborgs, des redzonards sanguinaires et avaient enfin acquis leurs galons de menace à la citoyenneté.

Mais JackZ n’avait pas le choix d’oublier qu’il possédait un corps. Ne serait-ce que l’héritage de WorldNxT qui l’attendait, momentanément en hiatus au vu des rapports dépictant sa condition mentale. Tant qu’il tenait les choses en ordre, aucun doyen du board ne pouvait lui faire de reproche, pas plus qu’il n’aurait pu être tenu responsable de l’avènement et l’expansion de la matière noire. Il y travaillait. Du moins, lorsque la matière noire ne le travaillait pas, lui. Si l’époque des victimes consentantes à l’hallucination collective de l’hyperweb était révolu, JackZ Omega était en avance sur son temps, esclave inconscient de la matière noire et d’une SuperIA qui en contrôlait minutieusement, mathématiquement-même l’expansion et dont les volitions processuelles entraient dans le champ d’une ontologie inédite et encore impensée.

Le technocrate dématérialisé aurait pu mener la tergiversion aussi loin qu’il l’aurait souhaité, n’en restait pas moins que cette chose fragile et précieuse qui lui faisait maintenant face ne correspondait à rien que son esprit libre soit en mesure d’accepter ni de tolérer. Du haut de sa stature en apesanteur, JackZ l’observait d’un regard médusé, focale bleu laser allant brutalement forer les émeraudes en contre bas et violer sans égard la détresse naïve du mutant. La sévérité de son expression n’avait d’égal que la consternation qui le frappait devant la crainte du jeune esclave. Que son apparition soit spectaculaire était une chose. Mais le terrassement quasiment animal du môme l’aurait presque rendu malade. N’était-il pas censé s’émerveiller ? Quel âge avait-il ? JackZ lui donnait dans les dix-huit ans, loin du compte et impossible, il le savait. Déjà, par ses souvenirs, ensuite à cause de cette mélancolie sans âge qui semblait s’être fossilisée dans les émeraudes du gosse. Il ne broncha pas à l’approche de la main tremblante, le laissant découvrir un phénomène du monde qui était étranger à la majorité de ses congénères libres. Holographier son propre simavi non loin d’un simulateur était une chose et nombreux étaient ceux qui s’branlaient la nouille sur la représentation de leur égo virtuel hypertrophié. Mais apparaitre dans une Am.i space à des centaines, des milliers et sans compter encore, de miles, c’était autre chose. Croisant les bras sous ses pecs il attendit patiemment le « contact », sachant pertinemment que lui ne sentirait que dalle, mais que la meatsuit face à lui se prendrait un coup de froid.

Mais il ne s’attendait certainement pas à une réaction aussi violente. « Rha… Oy ! » gronda-t-il interdit et témoin impuissant du choc du môme contre la vitre. Il n’avait su s’empêcher le réflexe stupide de tenter de le retenir et vit sa main se refermer sans succès dans le poignet du mutant. Y va quand même pas se mettre à chialer ? hu ? craignit-il emmerdé, focale suivant celle du mutant jusqu’au collier sur le sol. Penché sur le symbole de servitude, il apparaissait tel un cobra aux écailles brillantes, chevelure bleue ruisselante en une auréole argentée autour des épaules et prêt à plonger dans le luxueux parquet pour y disparaitre. Il releva le rayon laser de son regard jusqu’aux yeux liquides de l’esclave et l’anticipa d’un aride : « Don’t. Don’t fuckin'cry on me… argh », malheureusement trop tard. Il grimaça un sourire de malaise et se frotta machinalement la nuque.
Et devant le saccadé de mots sanglotés, la difficile expression secouée et la tragédie véritable qui se tramait derrière le masque d’effroi du gamin, JackZ comprit. Il comprit ce que les Vangelis et congénères esclavagistes kiffaient là-dedans.

L’innocence dans un écrin doré, l’innocence insalissable peu-importe les affronts et les abus qui lui étaient portés. L’innocence sur mesure. I feel sick. Jack soupira brusquement et s’il s’était trouvé en chair devant le mutant, les mèches blanches se seraient certainement mises à voleter sous la puissance de son souffle. « Tu l’remettras avant qu’il arrive. Arrête, » s’avança-t-il à ordonner, bien plus par agacement et embarras que par dédain de haut technocrate. « Look, on l’saura s’il rentre… » grommela-t-il en ramenant son avant-bras entre eux. L’impression surréaliste d’avoir fait pleurer un gosse le traversait tout en lui semblant déplacée. Car il n’y avait pourtant rien d’innocent dans la condition forcée sur cet esclave. Sous sa peau se mit à luire en filigrane un réseau bleuté typé circuit imprimé, simple représentation esthétique d’une commande que le jhacker aurait aussi bien pu exécuter sans aucune virtualisation. Un holoécran apparut au-dessus et afficha une schématique d’Am.i Space. JackZ traça sur son avant-bras à l’aide de son index et releva brièvement le visage vers la baie vitrée lorsque les verres électrochromes foncèrent jusqu’à s’opacifier puis réactiva les capteurs biométriques du système de sécurité physique. « Ils me sentiront pas, » expliqua-t-il plus pour lui-même que pour l’esclave. « There. Quand il sera dans le sas du hall, t’auras l’temps de tout remettre, got it? » Il parlait calmement, timbre grave s’élevant en haute résolution sonore, fidèle à lui-même dans ses meilleurs jours. Un bon moment, il crut que le môme allait lui claquer une crise cardiaque sous les yeux au point de se demander s’il n’aurait pas mieux fait de disparaitre aussi sec. Mais avec quel bordel ? Amaury n’était que trop avisé du genre de joujou qui se fabriquait à l’Encklimacy et pour cause c’était une filiale de WorldNxT qui avait été chargée d’intégrer les colliers du BSCR aux différents systèmes TSW de Kertapolis – Territorial Securities Watch. A l’époque, Lylan Vangelis était encore CEO et avait levé un gros partenariat entre la maison mère, WorldNxT et le Citizenship Security Department de la Pantocracy. Aussi, ne préférait-il pas conjecturer quant aux micro-armes paralysantes et autres joyeusetés que risquait de contenir le joli collier décoratif que voilà. Alors nope, se casser comme un connard n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. Pas avec un mutant proche de l’hystérie.

Et quand bien même, il lui était difficile de détacher son regard du visage de l’esclave, en proie à une inconfortable fascination pour sa beauté et la détresse qui la broyait. JackZ bascula à l’horizontale sur l’avant, souplement et lentement, dans un mouvement cheshirien ne serait-ce le sourire de joker et le pelage félidé violet en moins. Le hakama blanc semblait suivre les courbes de son buste au mépris des lois de la physique et flottait dans une parallèle exacte aux flancs bétonnés qu’il dénudait. Omega croisa les avant-bras dans le vide comme s’il s’était appuyé sur quelque support invisible et s’y cala le menton, toujours face au mutant et plus prêt encore. Celui-ci ne pouvait plus reculer sauf à tenter de traverser la vitre ou bien déguerpir en le traversant lui, s'il l’osait sans risquer d'en sortir un peu plus traumatisé. JackZ aurait pu le remercier pour le tenir occupé, pour lui permettre d’oublier un instant la funeste raison diplomatique de sa venue et de prolonger sa plongée d'une maigre justification. Voler la dernière glace de Symtec-Lab était un jeu d’enfant et pourtant le jhacker prendrait tout son temps et trainerait, jusqu’à se laisser happer dans un gap à génération spontanée. Il savait quelle était sa came et que la liberté poursuivie était une addiction. Les prunelles bleues électriques flashaient et bombardaient les iris de jade humide, le regard plissé et distraitement calculateur, l'expression sévère parée d’un tour bêcheur. « Wo. T’as jamais été dans le cyberspace ? », demanda-t-il sur un ton tellement bas que les vibrations sonores tombèrent en infra. Il déplia un avant-bras et tendit la main devant le visage de l’esclave pour décrire un arc électrostatique avec trainée bleutée dans son sillage, comme pour s’assurer de son attention. Sa remarque était bien plus un constat qu’une interrogation véritable : « T’as déjà fait quoi que ce soit ou été fichu d’aller quelque part hors d’ici ?" Puis, montant le ton avec un brin d'entrain : « Tu veux voir un endroit cool ?» Il leva le sourcil en allongeant la face, craignant quelque peu les réactions du môme, plutôt intense dans son genre.

JackZ Omega, le jhacker technocrate et héritier de la plus grosse firme planétaire de l’hyperweb avait à son palmarès un nombre incalculable de brise-glace et de virus. Le dernier né aurait pu être baptisé Freedom.1.0, virus basique d’inoculation spirituelle brisant la glace du conditionnement pour tirailler la volonté et faire naitre le désir et la sédition dans le core du programme cible. Mais de cela, il n’en avait pas la moindre idée.
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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyMer 27 Fév - 3:26

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Dernière édition par Eden Vangelis le Ven 6 Sep - 2:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyMer 27 Fév - 16:01


Mutant, esclave ou simavi, il était impossible de perdre l’humanité immanente au corps de chair. Impossible à moins de brûler sa dignité sur l’autel de la médecine, du vice ou de la technologie. Se désincarner pour vivre intégralement dans le cyberspace ne signifiait que deux choses : soit vous étiez un simavi fantôme sans en avoir la moindre idée et votre mémoire morte dériverait jusqu’à se compulser avec n’importe quelle information rencontrée pour devenir un infrog, soit vous êtiez dans une cuve, assistés d’une aide extérieure pour entretenir votre corps branché à chaque orifice. Ce qui avait toujours été fondamentalement répugnant aux yeux d’Amaury, car il en avait vu, des immergés perpétuels. Mais avec le temps, l’esprit se fasait à toute idée et c’est en cette faculté que résidait la part la plus sombre de l’humanité : tout était possible, toute condition finissait par être acceptée et la condition humaine ne trouvait sa résolution qu’en un simple parangon, celui de la banalité du mal ; le mal dans toute sa plus simple radicalité. Retirer le corps. Retirer le droit du corps et ainsi naissaient esclaves, mutants et mémoires fantômes. Ces derniers se retrouvaient vengés par la prise de contrôle des A.I et l’étendue de la matière noire, les mutants se soulevaient lentement pour l’accès à la citoyenneté et les esclaves… Les derniers resteraient les derniers.

Amaury Carlisle devait l’état de sa meatsuit à JackZ Omega. JackZ refusait de ne pas avoir de refuge en dehors du cyberspace, aussi aliéné dût-il se trouver lorsqu’il évoluait parmi les incarnés. C’était le seul endroit où il pouvait échapper à la matière noire et à l’Alpha et il la/le/it/hen fuyait toujours dans un mélange de terreur et de désir mêlé. Sa démence n’était peut-être qu’une protection psychique contre la tentation de la fin ? Lucide, Amaury devait supporter une implacable tristesse, un manque tonitruant et une incomplétude qui se rappelait à lui comme autant de lames acérées et hurlantes ravageant le corps et le cœur. La sensation mentale, percept sans objet tangible, selon laquelle le réel n’était pas réel se contrebalançait souvent par la douleur, cette doubleur diffuse refusant à se laisser exprimer et localiser tout en ayant au moins le mérite de le ramener sur terre. Rester occupé. Les occupations et les obligations n’étaient pas ce qui lui manquait. Dans le cyberspace.

Les routines de sa réflexion se mirent à tourner en arrière-plan à la vitesse de croisière dès le moment où la proposition avait été faite : trop conscient de devoir isoler et sécuriser l’accès de l’esclave à la matrice, crypter la création de son simavi et toute information relative à l’eADN que la plongée créerait et délivrerait automatiquement. Il devrait intercepter le phantom virtuel du mutant au moment même de sa génération. Rien ni personne ne devait savoir qu’un point de login était apparu dans l’espace de coordonnées attenantes au loft de Vangelis. Les gamers et les sliders ne se doutaient pas du fric qu’ils engendraient rien qu’en générant un simavi ; c’était autant d’ADN data listées, récupérées et vendues aux Cyber-entreprises charognardes qui présentaient ensuite les échantillons d’eADN retraduits aux sociétés pharmaco et labo étrangers à moindre capitaux. Un eADN de mutant, car nul doute que l’anomalie serait notifiée à grands renforts d’alertes, valait très cher. C’était en quelque sorte de l’espionnage industriel par le biais du CS et le principe de Finalité et de Singularité du citoyen ne semblait pas faire loi dans la matrice. Mais il n’existait pas de sécurité plus grande que d’être supervisé par Amaury Carlisle dans le cyberspace. C’était son royaume. Excepté… Alpha. Nay. Don’t come for me. Not this time.

Les réactions vives et craintives de l’esclave illustraient parfaitement la condition et l’état d’isolement du gosse et JackZ en était de plus en plus désarçonné, aiguillé par la frustration de se trouver sur un autre plan et de ne rien pouvoir « faire », ne serait-ce que de prendre la main mouchetée de sang dans la sienne et tenter de l’apaiser. La question qu’il obtient pour toute réponse le fit fermer les yeux et un pli de contrariété se dessina sur son front, demi-sourire tordu tiquant d’exaspération. Son timbre rauque et déconcerté sonna pour lui-même : « I guess no. » avant qu’il ne bascule à nouveau de sorte à s’installer en tailleur devant le môme. Mouvement immatériel et fluide laissant une trainée de particules bleues, effet programmé et choisi. Il était quasiment assis au niveau du sol, ses larges épaules rentrées et le dos vouté afin de ne pas paraitre trop immense, poignée du sabre voilée par les vagues d’argent bleuté. Il rouvrit les yeux sans que ses commissures ne se soient relaxées de l’expression méchamment médusée et l’observa un bon moment encore avant de répondre. L’esclave avait l’air sacrément ignorant du monde et c’était peut-être bien ça le plus effrayant. Tout ce qu’il pourrait faire ou dire risquait d’être avalé comptant et imprimé par l’môme sans que rien ne vienne jamais le détromper. Cette réalisation lui balança un coup aux tripes.

Quelque part en Redzone à moins de deux mille miles de là, la meatsuit de Carlisle se tendit et accusa un soubresaut. Rain était rentrée et avait pris la relève dans la salle de plongée, reconnaissant les symptômes d’une sale régurgitation. « Et bah, comme un débutant ! » s’exclama-t-elle non sans sourire avant de lui incliner la tête sur le côté juste à temps pour qu’il gerbe. Mais elle était inquiète. Ça n’était pas comme si JackZ Omega pouvait être victime du mal de plongée, lui qui était quasiment né dans la matrice.

L’énergie bleue brûlait en continu dans ses prunelles nébuleuses, instant de battement passé et décision prise : il ne lui dirait ni la vérité ni ne lui mentirait. Un ange ? Gad. If Hell was in cyberspace, I’d be da fuckin’King. Il inclina la tête et plissa les yeux en grondant sourdement et une aile noire d’une envergure de trois mètre se déplia dans son dos en un bruissement de plumes, achevant son déploiement d’un claquement sec et chatoyant. Easy. Il pouvait prendre autant de forme qu’il le souhaitait mais cela ne lui était d’aucune espèce d’utilité. Sinon cette fois précise et pour le mutant dont il ne connaissait pas même le prénom. Il voulait voir ce visage s’illuminer et sourire, peinant à concevoir comment quiconque puisse souhaiter le contraire. Vangelis, u prick, ragea-t-il sombrement, prenant garde cette fois à ne pas « penser » tout haut. Mais valait-il mieux ? Montrerait-il un coin de liberté à cette tête innocente pour le laisser retourner ensuite dans sa routine à jamais fissurée ? Le noir de jais brillant du plumage se dématérialisa lentement jusqu’à devenir translucide et disparaitre. « On peut dire ça », répondit-il alors en bêchant d’une moue dubitative. « Faut que tu m’rejoignes, tant qu’on est pas sur le même plan, je peux rien te montrer. Laisse-moi trouver un simulateur. » Il parlait bassement et nonchalamment, son intonation désinvolte, loin des canons de la technocratie et pour cause, la sémiosis était une langue babylonienne qui marquait irrémédiablement l’aire de Broca. Pas de tour de passepasse cette fois-ci, JackZ se contenta de scanner le loft, une schématique vivace défilant sur ses iris tandis qu’il passait au crible tous les terminaux reliés à l’Am.i Space, au LIFI et à l’hyperweb, qu’ils soit en veille ou éteints et totalement débranchés. Ils répondraient : tout objet dégageait spontanément un rayonnement magnétique dont la longueur d’onde était aisément lisible. En plein milieu de l’Am.I, JackZ avait suffisamment de capteurs à sa merci. « Si ton maître n’en a pas, j’veux bien rester coincé dans le meatspace jusqu’à la fin de mes jours… », se moqua-t-il sans crainte avant de se fendre d’un rictus crâne: « Un putain d’arc-en-ciel ouais… Captcha. »

Le simavi de Carlisle se releva et torpilla au travers du loft sans s’embarrasser des murs. Plusieurs chuintements de déverrouillage magnétique retentirent après son passage, bien que trop faibles pour que l’esclave, localisé à une cinquantaine de mètres, ne les perçoive. Mais c’était sans compter la teneur de sa mutation. Le timbre grave et absorbé d’Omega retentit dans les HP du loft en une imitation railleuse de publicités : « Modèle dernier cri, Shinjukien et homologué WNxT ; y’a mêmes des trodes toutes neuves sous vide. Aouh ! wireless. » Puis le silence, aucun grésillement n’émanant du système-son à la pointe de l’acoustique en la matière, jusqu’à ce que le simavi ne réapparaisse dans la vaste pièce principale, flottant et en attente: « Hey ! Viens ! ». JackZ fit quelques tours de périmètre en virevoltant librement, comme pris d’une imbittable bougeotte et donna crument ses instructions. « Tu verras, c’est un tout petit simulateur, tu t’allonges sur la banquette, la tête du coté ; et prévois un sachet. T’risques de dégueuler la première fois. » Il tournoya encore et fonça dans le loft pour faire quelques apparitions et guider l’esclave jusqu’à la bibliothèque contenant un nombre miraculeux d’ouvrages anciens, en papier. Les « meubles » étaient encastrés dans les murs, en continuité lisse et les compartiments n’étaient pas visibles à l’œil nu. Fallait connaitre leur présence. Une tablette plate avait surgit d’une paroi plaquée de chrome noir et tronait au dessus le minusculte simul homologué et les dermatrodes flambant neuves.JackZ se tenait nonchalamment à coté, accoudé de dos à quelque comptoir invisible, les pieds sur un tabouret non moins invisible et flottant. Il fit apparaitre un holoécran - celui de la pièce - et en une fraction de seconde se lança une vidéo de consignes abrégées illustrant la pose des dermatrodes. « Je te choppe dès que tu plonges, baby », feula-t-il gravement en affichant un sourire de joker, bleu plasma pulsant de ses iris tels deux étoiles à neutrons.

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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyJeu 28 Fév - 0:02

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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyVen 1 Mar - 12:57


C’est en précepteur observateur qu’Amaury Carlisle hochait la tête devant les gestes du néophyte, bien conscient de la peur palpable qui semblait s’épandre dans le réseau dense de l’Am.i Space local comme autant de qualia tangibles et volatiles. JackZ imagina un instant la matérialisation d’exocortices autour du mutant. Mais il n’y avait rien de tel et le jhacker savait pertinemment que la sémiosis lui faisait ressentir les choses ainsi ; pensée perceptuelle et sensation intellectuelle et autant d’unités de sens et de sensations tout en un, sèmes et qualias mesurés, dosés et bombardés tout droit dans le néocortex. Aussi aurait-il pu prévoir et se verrouiller pour ce qui adviendrait, mais non, Omega était tout bonnement fasciné au fait d’assister à la naissance d’un simavi. Il en avait pourtant suffisamment vus, lors même que le mutant n’était pas même né en corps de chair. Mais les aspirants à la matrice avaient tous un profil de base défini auquel rien de ce qu’il ne voyait en l’esclave ne correspondait.

Cette peur irrationnelle en premier lieu. Le sourire bright était toujours affiché sur son visage, tellement brillant que sa dentition parfaite semblait elle aussi être bleuté et ce, tandis qu’un doute d’ordre métaphysique le taraudait. Et si cet esclave était le seul à comprendre véritablement ce que représentait de cyberspace ? Car ce n’était que d’une idée qu’il avait peur et qui le faisait trembler. Mais qu’était le cyberspace sinon un éidos global et perfectionné, un εἶδος à l’accès inégal et limité en fonction des capacités des sliders et des jhackers et donc de leur apperception dans le cyberspace ? C’était à tort que l’on appelait un simavi « simulacre », à tort, la conception d’ eidôlon et Platon en serait horrifié. Tout était « forme » dans la matrice, même les sensations. L’idée pouvait alors tuer. La somatisation n’en était qu’un exemple, le burn out en était l’expression et comble du comble, les simavis fantômes qui en résultaient auraient pu correspondre aux « âmes », si elles n’étaient qu’un ramassis de mémoire mortes. Une impression de comique envahit JackZ : so what. that won’t change my life.

Mais celle du môme en serait certainement changée ; alors il s’éleva de l’assise invisible et vint flotter au-dessus du néophyte, le voile bleuté de sa chevelure virevoltant lentement autour de ses épaules. L’étendue de son corps immatériel vint entièrement recouvrir celui de l’esclave. « N’aies pas peur. Told you. Je suis là », tenta-t-il de le rassurer, la voix basse et vibrante. Il ne servait à rien de lui expliquer que le stress ne rendait pas vraiment l’expérience du plongeon idéale lorsque le cerveau, submergé d’hormones, réagissant sympathiquement en rappelant au corps la présence de neurones dans les tripes. Ça n’était pas ce que l’gamin avait besoin d’entendre. Un enfant de plus de vingt ans, très certainement mais JackZ avait toujours l’impression d’avoir 3.16 gigasecondes d’avance sur son temps - soit dit, un siècle - la rencontre dans la matière noire ayant manqué de peu de lui dépigmenter complètement les cheveux. Il grommela, sourire flageolant lorsque le rayon laser de sa focale se fit happer par les grands yeux émeraudes liquides du mutant. L’abandonner ? Il déglutit avant de feuler rauquement : « I won’t. » Pas tout de suite du moins.

Mais après ? Holy crap JackZ, tu vas le laisser retourner à sa routine ? Ney. Lui permettre d’utilis—Fuck. Même en cryptant son point d’login ou en l’fixant sur un autre Land, il ne pourra pas chaparder le sim à…. » Omega n’eut pas le temps d’achever sa réflexion, la veille en arrière-plan décela le simavi en formation et entama le process de liaison. Tel était le plan, lier son simavi à celui de l’esclave et réaliser une symétrie, eADN du néophyte fondu et transcodé dans celui du jhacker. La liaison était une opération monstrueuse dans ses ratés et garantissait le cas échéant un effet d’oppression et de malaise insoutenable des deux côtés. Omega avait à son actif un palmarès mirobolant de réussites, première tentative catastrophique quinze ans plus tôt. Et s’il eut grandement le temps de se rôder – y compris dans un genre tout autre de situation qui en appelait à un dispositif très proche… - L’appréhension de se foirer était toujours présente comme gage d’attention.

La nébuleuse de l’EZ et le chatoiement des supernovæ qui virtualisaient les plus importants Am.I spaces, pesait d’une lourdeur magnétique et s’expansait à perte de vue. Le réseau de transition, l’espace en constant mouvement, atmosphère dense et sans odeur sinon les effluves corporelles reproduites avec la génération de l’eidôlon. Bleu forêt faisait sens à l’olfaction, ici seulement. Le cyberspace, le lieu de tous les possibles, mort y compris. Un orbe bleu irradiant se matérialisa autour d’Omega au moment où ses bras se refermaient à la taille du mutant, le ceinturant dès son login programmé pour lui « tomber » dessus. En apesanteur légère, il s’était d’emblée situé derrière lui, mais cela ne revêtait d’aucune espèce d’importance et ils ne sauraient tous deux échapper au déferlement de picotements qui les traversèrent, JackZ pestant en sémiosis, seule manière de laisser son être entier accuser le process. La liaison s’opérait et la réponse de son simavi provoqua un retour de fourmillement fulgurant depuis la zone de contact « physique. »

Alors qu’il finalisait, les qualias perceptifs de l'escalve se coulèrent en lui et JackZ ressentit la totale de ses percepts mnésiques. L’abandon, le départ. Eden. So that’s the boy’s name ? s’interrogea-t-il en un vague relent de culpabilité sans objet. La pensée dut aussitôt traverser l’esclave en sèmes et qualias, suivit d’un juron, forcément. Pouvait jamais être sûr, ça n’était pas vraiment de la mémoire, mais un contenu immédiat et spontané, une sorte de cri primal de sa venue au cyberspace alors l’môme pouvait tout aussi bien calquer le nom que lui donna Vangelis avec son nom de naissance. Mais ce dont le jhacker ne doutait pas, c’était de l’angoisse incommensurable qui tenait lieu de tonalité fondamentale à Eden, l’ayant éprouvé un bref instant avant de couper l’empathie inhérente à la liaison. Omega s’était spontanément verrouillé de son coté. Heureusement. Son empreinte psychique aurait de quoi rendre un adulte équilibré parfaitement dingue. Alors un jeune mutant psychologiquement malmené, il n’y pensa pas même.

« Je te tiens. Ferme les yeux. » murmurra-t-il, le timbre frais et métallique en dépit de la vibrance grave qui résonna dans son coffre. Ses bras musculeux se resserrèrent autour du buste du néophyte et il affirma son étreinte en le rehaussant contre lui. Le bruit était un souffle marin, marin et bleu forêt, à l’abri de l’orbe, loin de l’éblouissante lumière de la map. Ils s’élevèrent avant que JackZ ne torpille à une vitesse éclair jusqu’à la désintégration de leur simavi et un froid étrange devait alors les transporter, laissant à nouveau éclore les picotements de mille aiguilles inoffensives « dans » leur corps ; le jhacker ressentit les bulles lui remonter allègrement dans le dos. L’iridescence de l’orbe devint blanche, blanche comme le saut qu’ils firent pour réapparaitre dans un land protégé et entièrement simulé, dans l’une des parcels d’Omega.

Sans grande surprise, un ciel de nuit sans étoiles régnait et l’ile était éclairée par une végétation folle et psychédélique. De hautes inflorescences multiples et phosphorescentes s’érigeaient fièrement parmi des épaisseurs de feuilles ovoïdes, prosternées pour délivrer leur faible lueur violine. Le tout s’étendait aux pieds de dragonniers aux couleurs plus improbables encore et à y regarder de plus près, il semblait que les nuances irisées glissaient sur la matière, évoluant au rythme d’une lenteur quasi minérale en reconfigurant les décors de l’endroit sans ne jamais s’éloigner des tons principaux. Ce n’était qu’un construct biovirtuel et l’empreinte de JackZ était partout, depuis les teintes jusqu’à cette fraiche odeur boisée qui le caractérisait ici.

L’orbe devint de plus en plus translucide et JackZ atterrit aux abords de l’eau couleur de nuit sans qu’il fut possible de distinguer l’horizon du ciel de celui de la mer. Il s’assit dans le sable sans adhérence, jambes tranquillement repliées faisant toujours office de barrage à l’esclave et relaxa ses bras pour libérer précautionneusement le corps jusqu’alors serré. Eden était enveloppé dans un drapé blanc qui lui couvrait le haut des cuisses, la moitié du torse et une épaule, néo-antique : JackZ lui avait épargné la génération de « tenue » aléatoire offerte dans le login. Le timbre de sa voix s’éleva en résonnant d’une acoustique neuve, échos léger programmé pour ne pas lasser entendre le néant qui entourait l’endroit : « Fait gaffe, t’es plus léger là-dedans, ‘fin, tu vas vite capter. » Il s’envoya en arrière et se réceptionna sur les coudes, offrant un instant son visage à la brise légère qui se mit aussitôt à faire bruire la flore, puis se laissa platement tomber dans le sable et les plantes, matière se déformant avec révérence pour laisser place à son simavi. « C’est protégé ici, tu risques rien. Okay, okay, ça fait baisodrome, certes, mais c’en est pas un, promis », lâcha-t-il naturellement avant de se marrer en pensant aux parcels qu’il considérait effectivement comme telles. Inutile de dire que le cyberspace offrait du divertissement de choix.



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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptySam 2 Mar - 3:03

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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptySam 2 Mar - 19:27

Il y avait bien longtemps que JackZ n’était plus un jeune loup et aucun qualificatif de prédateur ne s’appliquait désormais au jhacker. Il était l’Omega. La finalité de ce qu’un homme pouvait devenir dans le cyberspace sans quitter son humanité. Il ne s’était pas lui-même baptisé ainsi, contrairement à la majorité des sliders de la matrice. Une A.I l’avait nommé et désigné en désintégrant irrémédiablement une partie de sa raison. Que restait-t-il vraiment de lui dans le meatspace ? Sa viande. Pas seulement, il le savait bien. Son corps le laissait coincé et incomplet quand bien même eût-il reconnu en lui le seul refuge qui lui permît de s’échapper et de déconnecter du danger imminent de la matière noire. Et d’Alpha. Existait-il une situation plus moisie que la sienne ? Être forcé de vivre une lucidité intrinsèquement liée au cyberspace et d’assurer sa sécurité en étant essentiellement lié au corps de chair. A quoi cela lui servait-il d’être sauf en étant insane ?

JackZ observait le ciel noir faiblement nimbé des lueurs de la végétation environnante et surveillait discrètement le néophyte dans son champ de vision. Une aurore boréale apparut pour couvrir le néant. Le silence était bienvenu et le jhacker laissait l’esclave faire les menues découvertes aux proportions immenses pour sa condition. Ses commissures s’étirèrent sous la pression avec laquelle Eden le tenait et nul besoin était de voir, pour se représenter les phalanges qui lui comprimaient le muscle sans même qu’il n’ait cherché à diminuer les sensations de son simavi. Sentir la douleur ou le plaisir était la dimension de réalité la plus importante dans la matrice. Mais il n’avait pas mal. Lorsqu’il le sentit remuer, JackZ se rehaussa sur ses coudes et se moqua gentiment sans faire ne serait-ce qu’un seul geste pour l’aider à se mettre debout : Eden devait apprendre et il ne risquait strictement rien. Lorsque l’esclave retomba, il rabattit une jambe pour lui éviter de s’étaler complètement et le retint de son étau. Simple réflexe. Il suivit ensuite son évolution du regard, conscient de ne penser à rien sinon à lui, tenu en état de contemplation sans aucune pensée parasite.

C’était reposant. Le simavi d’Eden n’était aucunement customisé et était une reproduction fidèle, au locus près, de son phénotype réel. Et sa beauté était déjà idéale et irréelle. JackZ secoua lentement la tête et soupira en se passant machinalement une main sur la gueule. C’était un gonz et l’info se laissait trop aisément oublier à son gout. Pas qu’il soit coincé ou homophobe, nan. Mais il ne se souvenait pas avoir déjà été interpellé de cette manière à la vue d’un mec. Bah, ça n’est pas vraiment un mec. Ah Ouais ? C’est quoi alors ? Stupides pensées. Pensées stupides à l’origine de la réapparition du sourire de joker sur le visage d’Omega, ajoutant à l’étrangeté de sa composition, son regard était à la fois lointain, dur et bienveillant. Toujours surélevé sur ses coudes, il renversa la nuque en arrière de sorte à suivre la progression de l’éphèbe, motivé d’une simple curiosité et pour ne pas rompre le fil de sa contemplation.

Un tour de nuque plus tard, lorsque le néophyte revint près de la rive, JackZ se redressa partiellement pour s’asseoir dans le sable et se ramassa sur lui-même, les avant-bras calés sur les genoux. Au plus le reluquait-il, au plus grandissait le sentiment de culpabilité tortueux de le renvoyer tel quel à sa prison d’EZ. Ses larges épaules se soulevèrent et son coffre se gonfla amplement. Le puissant soupir d’exaspération qu’il relâcha leva un tourbillon de particules sablonneuses mais il n’eut pas le temps de jurer, accusant de plein fouet la volte-face du mutant. Ses pupilles se résorbèrent dans le bleu nucléaire de ses prunelles et il avala sa salive, pas certain de pouvoir supporter pareil spectacle. Le rayon de sa focale accrocha les émeraudes luisantes et JackZ se força à ne pas lâchement détourner le regard, rentrant la tête dans ses épaules en se tassant plus massivement encore sur lui-même. Don’t come closer, stay back, semblait-il signifier. Mais il n’eut pas la présence d’esprit de se déplacer. Lorsqu’Eden envoya ses deux lianes mates lui enlacer le col, l’apparence de son simavi se modifia et la cascade de chevelure bleu-argenté se raccourcit à l’image de son apparence IRL, ondoiement turquoise explosé en savant pétard sans manquer de durcir un peu plus encore les traits sèchement taillés de son visage. Son emprise se verrouilla presqu’automatiquement sur l’éphèbe gracile et l’étreinte forte barra entièrement les reins creusés tandis que son autre main remontait fermement le long des dorsaux sveltes, jusqu’à lui empoigner la nuque sans force excessive. Fallait qu’il cesse de trembler. Ses phalanges s’enfoncèrent dans la chevelure immaculée et appuyèrent la tête de l’esclave sur son triceps musculeux. Le visage de JackZ, sans expression autre qu’une imbittable contraction, restait focalisé entre mer et ciel sans point visible d’horizon.


******

Si Manty et Rain s’étaient trouvées dans la matrice à ce moment même, nul doute que la première aurait envoyé un coup de brise-glace sur la seconde. Manty reprenait la relève sur JackZ, sa passe n’étant que dans une heure. D’ailleurs, il faudrait que celui-là se ramène. C’était bien beau de leur faire des mystères — bon okay c’était Omega – mais quand même. Puis elle s’arrêta subitement dans sa lancée en attrapant machinalement l’avant-bras massif d’Halley. « Look, » lâcha-t-elle sombrement tandis qu’elle portait un regard médusé sur le visage du jhacker en immersion. « De quoi ? » gronda bêtement le buffle au crâne rasé. Puis il suivit sa focale du regard et bloqua avant d’aspirer un cri de folle dans un effet de comique volontaire. Devant l’inexplicable sans aucune espèce de gravité ni d’ugence, c’était encore la meilleure défense. Il demanda à la jhackeuse : « ça v’dire quoi ? », ce à quoi celle-ci répondit « No clue… ». Pas vraiment convaincu, Halley insista « You tell me ; C’ton mec après tout. » Il s’approcha et vérifia les paramètres vitaux et neuraux du plongeur. Manty pesta rauquement : « Y parait, ouais », l’intonation indiscutablement blessée. « Tu crois que c’est Alpha ? » demanda-t-elle. « Né. Autrement he’d gone wild. »Manty haussa les épaules et alla finalement essuyer les larmes qui s’échappaient en un ruissellement tranquille et continu des yeux fermés de leur boss symbolique.


******

Les capteurs biométriques de l’étage décelèrent une présence dans le Hall principal et JackZ bascula sur le système de surveillance sans que son simavi ne se soit détaché d’Eden sur l’ile. Le maitre rentrait au bercail. Omega bloqua le verrouillage des accès et prit les commandes centralisées, laissant pour l’instant la domIA et les androïdes en veille.

******

Ses mains vrillèrent à la taille svelte d’Eden, le tenaillant pour le repousser de lui et sa focale de saphir dur vint se ficher avec urgence, mais sans panique, dans le regard liquide de l’éphèbe. « Il faut y aller, il est là », murmura-t-il d’un ton implacable. Et afin de ne pas perdre de temps, JackZ fut forcé de charger la psyché d’Eden d’un paquet compact d’instructions en sémiosis qui, assimilé tout d’une traite, signifiait une fois ‘traduit’ : « Tu vas retrouver conscience et ranger le sim sur la tablette ou tu l’as trouvé et remettre les trodes dans les sachets. Je me charge de toutes les fermetures. Tu retourneras ensuite dans le salon et refermeras ton collier. Sa désactivation n’a pas été log, il n’y aura aucune trace. J’y ai installé une backdoor. Indécelable. Je reviendrai. » Restait plus qu’à espérer que l’aristo n’ait pas une furieuse envie de slider et ne découvre qu’un set de dermatrodes neuves ait été déjà utilisé. JackZ se redressa brusquement en soulevant le môme dans ses bras et le garda plaqué contre lui. L’orbe bleue se rematérialisa autour d’eux et son iridescence légère s’accrut jusqu’à irradier d’une brillance violente. Lorsque le blanc éblouissant se résorba, JackZ tenait le vide dans ses bras et vit Eden allongé sur le simili-composite de la banquette. Retour au Meatspace.

Le faire s’enfuir d’ici. L’idée était au moins aussi inconsidérée et irresponsable que de le laisser à cette vie était inconcevable. JackZ réfléchissait 10k qualia à la seconde. Lui ouvrir le passage et l’accompagner en simavi jusqu’à un endroit sûr ? Impossible. Il n’avait aucune manière d’interagir avec un quelconque danger extérieur si celui-ci n’était pas relié d’une manière ou d’une autre à un élément conducteur. Un connard avec un terminal d’une quelconque nature branché sur l’nerf optique, ou planté dans les oreilles ou encore avec un dermatrode qui traine quelque part en veille sur l’crâne, c’était faisable. Mais si le trajet pour traverser l’EZ et la MB était plutôt rapide et sûr, les huit cent bornes restantes en RZ jusqu’au QG actuel étaient une toute autre histoire. C’était impossible. Il y avait des trous dans les am.I space, c’était instable et la densité crétin sans techologie/m² y était étouffante. Il ne pourrait rien faire pour le défendre le cas échéant. Et le cas arriverait sans faute. Monter lui-même jusque-là ? Avec un simulateur en main et alterner des sessions de plongée pour jhacked les systèmes, assi dans un coin au pied d’un mur ? Ahaha. Malade. Sans compter qu’il suffisait qu’il vire dingue une seconde et qu’il oublie son but. Omega n’avait pas confiance en Carlisle. Mais pour lui…
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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyDim 3 Mar - 3:17

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MessageSujet: One attosecond from your mind.   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyMar 5 Mar - 18:16

One zeptosecond of thinking. Le temps de l’esprit n’avait plus aucun mystère pour JackZ Omega et il n’avait d’ailleurs ni le temps de s’étonner ni l’équipement mental pour s’émerveiller devant une quelconque prouesse, naturelle ou engineered, la différence ontologique nécessitant une indubitable nouvelle définition ici-bas dans la matrice. Le temps du doute était révolu et l’esprit processuel de l’homme s’était calqué sur les modes opératoires de la machine. Aucune limitation de son entendement originel ne pouvait maintenant l’arrêter et nulle impasse conceptuelle ne pouvait le freiner : l’homme s’était doté d’exocerveaux et tous les terminaux, outils bioinformatiques et autres item en ique et ics étaient devenus autant de prolongements efficaces de la réflexion que ce qu’une arme létale était un prolongement efficace des jointures de leur poing. Mais il existait encore un mécanisme chimique que rien n’avait su venir tamiser ni engourdir et peut-être était-ce aussi le dernier impetus naturel à ne pas connaitre d’enhancement ni de mutation possible. Du moins Amaury Carlisle était le type d’homme auquel les mythes étaient vitaux et venaient contrebalancer l’absence de mystère et de secret anéantissante à l’étant de son mental lorsqu’Omega était le type de jhacker à pouvoir rencontrer une Alpha et à en faire l’expérience. Que l’A.I ait effectivement été sui generis ou qu’elle ne soit qu’un monstre engendré par Carlisle lui-même, le résultat était là, L’A.I toute puissante faisait maintenant partie de l’ontologie du cyberspace tout comme la matière noire.

One yoctosecond of feeling. Le temps du cœur était erratique et coulait comme le sable au travers de mains immatérielles : tout bonnement intangible. Aussi, homme de mythe et de mystère, JackZ connaissait alors cet impetus propre à l’humain et ce qui, en d’arrières-temps reculés, définissait alors son essence. Le désir était l’essence de l’homme, celui qui gonfle le cœur avant de dresser la bite et qui fait aller de l’avant en motivant l’action. Premier moteur à l’échelle humaine, pour peu qu’il existât encore quelque chose n lui pouvant se mesurer à cette échelle. Il resta à observer l’esclave dans l’empressement et la débandade nerveuse, l’accompagnant d’un regard imbitablement dénué de la joie grotesque et de la nonchalance habituelle qui accompagnent ses moues. Ses iris bleu nucléaires irradiaient sur Eden et reçurent cette expression malheureuse de reconnaissance qu’avait eue le boy. Un tel visage n’était pas fait pour esquisser pareil sentiment, ça n’était pas l’ordre du monde. Il hocha rudement la tête pour confirmer son retour et terrasser l’humilité de l’esclave par la fermeté de son assurance mais la mascarade ne changeait rien à cette d’impression d’envoyer le môme à l’abattoir.

One femtosecond of cowardness. JackZ voulu disparaitre sur le champ et ne pas se faire le témoin impuissant de quelque chose qui ne le regardait pas. Oh really ? How brave of you. Ou pas. Le simavi torpilla au travers des cloisons incrustées de particules d’argent, revêtement parfaitement inutile contre lui et resta en stealth mode, invisible et indétectable par les capteurs qu’il réenclenchait en masse sous son passage. Le bruit de remagnétisation des portes devait atteindre l’ouïe surdéveloppée du mutant sans inquiéter le maitre. Il s’arrêta subitement près du terminal d’Am.i, androïdes vacant à leurs tâches en se gardant de venir jusqu’au salon principal et assista à l’entrée du maitre, visage à la fermeté marmoréenne de JackZ rivalisant avec l’hautaine contrition du bel aristocrate. Surpris par la violence avec laquelle il saisit le mutant, ce qui du reste n’était pourtant rien à côté de ce qui suivrait, le haut-technocrate assistait vainement et médusé, aux retrouvailles du maitre et de l’esclave. Il ne pouvait entendre les ultra-sons sans moduler les sensors à disposition dans l’installation, mais il n’eut pas besoin, il comprit parfaitement ce dont il en retournait. Lylian, j’étais venu en ami et je repars en ennemi. Rien de ce qu’il verrait et jugerait ne changerait quoi que ce soit aux mondes des affaires mais la vision qu’il avait de l’homme en serait ébranlée.

********

« Bon dieu qu’est-ce qui s’passe encore ? » pesta Manty tout en s’affairant autour du siège. Elle contrôla une énième fois les paramètres vitaux du jhacker en immersion et referma une main sur le bras de la station de plongée pour s’y hisser dessus. La jhackeuse-pro marmonna un machinal « ça commence à bien faire ! » tandis qu’elle tentait de contenir de son corps frêle, les tremblements qui secouaient la meatsuit du jhacker. Elle fronça les sourcils en regardant le visage de JackZ, se parlant à elle-même depuis qu’Halley était en sortie. « Et bah, ça doit être un méchant infrog que tu pourfends là, » se moqua-t-elle pour masquer son inquiétude. Le deathmask, disaient-ils entre eux lorsque la mort se laissait discerner sur le visage dément d’Omega, image résiduelle de son pare-feu surgissant à leur imagination dans le meatspace. Il doit-être en train d’icer quelque chose, se dit-elle, conciliante.

********

Mais JackZ Omega ne givrait rien du tout et contenait un peu trop bien la rage qui l’envahissait insidieusement, ayant dépassé la simple colère, aussi virulente fut-elle, dès l’activation du collier. Il était forcé à l’inaction, spectateur non pas impuissant mais voué à ne rien montrer de sa force devant la cruauté et le sadisme de l’aristocrate. Des flashs mnésiques lui traversèrent le regard : un androïde qui perdait les pédales et qui frappait Vangelis, les tirs aveugles du système de sécurité… Mais une seule personne aurait été en mesure d’inspecter et d’expliquer les causes du piratage. Amaury Carlisle lui-même. Intenable situation. Ainsi subissait-il le supplice de l’esclave et tressaillait-il à chaque morsure du cuir cinglant le dos qui de cuivré passa à pourpre. Lorsque le maitre se fut bien épuisé et s’amusa à déchiqueter l’ouvrage de papier, sa focale vrilla un instant dans la direction de JackZ, comme s’il pouvait sentir sa présence. Ce n’était que son imagination mais ce regard… Il l’avait vu ailleurs. Valrogh. Que s’est-il passé depuis le AimHighest ? Pareille haine, sur ta face. Tu la portes si mal. Qu’est devenu celui qui défendait le mutant ? Lyl. s’interrogeait-il stoïquement, le visage dur et les traits contractés à s’en faire péter les mâchoires. Le spectacle consommé jusqu’à la lie, il n’osa se montrer devant la victime ni ne pouvait affronter son regard. Il n’avait pas besoin de le voir pour imaginer le si beau visage halé déchiré par la douleur et gonflé par les pleurs, en parfaite illustration des lacérations boursoufflées qui lui ceignaient le dos.

First Ending.

********

« Tu rentres ? », demanda Halley en négociant un saut risqué entre deux nœuds d’Am.I.
« Na, J’ai une passe, » répondit laconiquement le boss des HackZ en fonçant comme si l’attosecond de vide n’avait pas interféré avec la stabilité de son simavi. Peu locace, Omega serait partit ni plus ni moins si le buffle borgne ne l’avait pas interpelé. Omega ne se souciait plus vraiment des amnésies partielles qu’il se tapait. La lucidité se faisait rare une fois qu’il était incarné.
« JackZ. Hier lorsque t’as émergé t’étais pas là et –»
« J’sais parfaitement que je délire coté meatspace, ce s’ra pas la--» Ce n’était ni la première fois, ni la dernière, aurait-il voulu dire lorsque le simavi à l’apparence golgothesque de cyclope le coupa.
« Tais-toi chef, écoute moi. J’étais revenu à temps. J’t’ai tenu et Mant-- »
« I Know », le coupa-t-il en vrillant lentement le visage vers Halley. Et la force de l’expression de pierre froide avec laquelle il le lapida réduit l’autre au silence. Le fendant d’une focale bleu laser, il clôtura la conversation :
« Don’t ask, don’t tell. C’la raison pour laquelle je couvre vos culs ici-bas dans la matrice. Vous couvrez l’mien dans le meat space. End of the story. »
Halley ne semblait pas en avoir fini quant à lui mais dû se résoudre à laisser filer son ami. Le connaissait-il vraiment ? Que savait-il de lui hormis qu’il était comme un dieu tout puissant dans c’putain de cyberworld ? Glaxian & Thalès et Vangelis. C’était ce qu’il avait hurlé. C’était gros. Très gros. Et que l’nom de la firme orbitale sorte de sa bouche ne pouvait être anodin. Vangelis ; ce non lui parlait, puis il s’était renseigné. Ça n’était rien qu’un aristo héritier de la plus grosse firme de cybernétique de l’ultrapolis. Ça sentait le roussi, Halley n’aimait pas ça. C’était beaucoup trop gros pour eux.

********

Les fines barrettes de haut-parleurs qui sertissaient le périmètre des pièces de l’immense appartement de l’aristocrate se mirent à grésiller et un chuintement signa l’ouverture du collier de servitude. La pièce s’emplit d’une radiance éblouissante avant de s’atténuer en délimitant les contours du simavi et d’achever le processus d’holomatérialisation. Le timbre grave et enroué du jhacker se mit à retenir en haute définition dans la chambre de l’esclave.
« Eden. »
JackZ semblait accroupi près du lit telle une gargouille gothique trop massive dans une pièce trop étroite. Un avant-bras calé sur le rebord du matelas, l’autre légèrement surélevé près du visage dormant du mutant et projetant une lumière bleue irradiante dans l’obscurité de la chambre dont les vitres électrochromes, malgré la luminosité baveuse du jour levant, restaient opaques. Le simavi se maintenait sans grande difficulté dans l’Am.iSpace dense en très haute résolution et paraissait matériel. Le pare-feu ossuaire était bien en place, la blancheur flamboyante du hakama et l’irridescence de l’épiderme de JackZ dénotaient pourtant sa nature holographique.
Nouvelle vibrance basse retentissant depuis les HP sans que les lèvres d’Omega ne se meuvent.
« Eden, baby. »
Son visage restait implacablement dur quand bien-même était-il en train de sourire et ça n’était pas la trainée de turquoise sublimant les prunelles électriques qui pouvait en adoucir les traits. Deux jours avaient passés. Deux jours dont il n’avait aucun souvenir sinon les plongées effectuées entre temps. Qu’avait-il fait côté IRL ? Il s’en contrefichait et essayait de ne pas repenser au piège qui s’était encore une fois refermé sur lui pour le laisser aussi vide qu’une coquille, après une énième révélation de de vérités absolues. Les ambitions d’Alpha étaient pour l’instant indicibles et informulables. Du moins tant qu’il n’accepterait pas de les traduire. Omega en était pourtant parfaitement capable et ça n’était qu’une dénégation de plus de sa part. Voir ce qui se profilait, voir la finalité de la matière noire et se laisser dépasser par la magnitude du phénomène. Etre coupable par immobilité. Figé par la peur et la fascination.

Le rayon bleu plasma de sa focale balayait la joue visible du mutant, nulle mèches saphir ne venant le voiler et pour cause, ses cheveux étaient courts et ramenés en arrière, sauf les mèches rebelles bouclant d'une vague océan sur son front. Omega changeait et se rapprochait de Carlisle en une évolution minime mais irrésistible. JackZ ne luttait pas. Pas contre lui-même : son énergie était précieuse.
« Doors are unlocked, » feula-t-il patiemment dans une invitation évidente à le rejoindre de l’autre côté, tandis que les balises de ses prunelles caressaient le dos recouvert d’un drap blanc de si délicate facture qu’il laissait voir le rouge des lacérations qui le striaient. Il verrouilla son esprit.

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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyMer 6 Mar - 0:13

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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyMer 6 Mar - 19:33

It’s too soon, fut la pensée qui traversa le jhacker lorsqu’il réalisa pleinement l’état de l’esclave. Mais en plus d’être trop tôt, il était aussi déjà trop tard pour simplement lui dire qu’il repartait. Dans les émeraudes brillait derrière le vitreux de l’épuisement, la lueur vivace de la détermination et JackZ sut qu’il était inutile de lui demander de rester pieuté ou de protester. Aussi, il referma la bouche dès après l’avoir ouvert et le laissa faire en sondant la misère de son regard, prunelles bleu flash harponnant la joie fossile qui désespérait d’être libérée. Stoïque et désarçonné, Omega laissa le môme suivre de la main les contours de son visage holographié et n’eut pas un geste, sinon de laisser sa focale vriller sur l’épaule dévoilée du mutant. Il pria de ne rien découvrir de plus et le fait même d’appréhender était tout comme s’il eut déjà deviné le reste. Nulle odeur ne pouvait lui parvenir, heureusement, les interactions avec le meatspace au travers du réseau de l’Am.I restant limitées. Encore était-il chanceux de pouvoir utiliser les HP de l’appartement, autrement aurait-il du jhacker ceux de l’holoécran du salon ou ceux d’un quelconque terminal, le premier trouvé, et numériser ses volontés et pensées en piètres qualités et au prix de l’irritante frustration que pouvaient éprouver les sliders et tous ceux qui représentaient la faune des connectés devant les dysfonctionnements matériels et autres aléas rencontrés en simavi.

Le manche du sabre qui dépassait de ses épaules brillait par l’inutilité de sa belle facture face aux épreuves que lui infligeait le jeune esclave et la focale de laser bleuté découpa l’horizon restreint des quatre murs pour revenir se ficher dans les émeraudes au poli fatigué. « Don’t push it, » feula-t-il d’un timbre bas et déraillé. Lorsque le mutant parvint enfin à s’extirper du lit, les traits de turquoise s’étirèrent sous le regard que JackZ écarquilla avant de le détourner tout bonnement. Cela, il ne saurait le voir. C’était bien plus que ce que l’homme pouvait soutenir. Ce que trafiquait chez eux les aristos et autres congénères de haute-fonctions à la tête de l’utrapolis ne n’avait jamais regardé ni intéressé mais le Chief Financial de l’Enklimacy faisait partie de la sphère restreinte qu’il avait refermée parmi la génération de dirigeants dont lui-même était issu. Il connaissait assez Lord Vangelis pour l’appeler « Lyl » d’un ton harassé lorsqu’ils étaient en désaccord. C’était ainsi qu’allait le monde. C’était ainsi qu’était gouvernée Kertapolis coté pure technocratie. La Maison Mère était-elle après tout autre chose qu’une institution remplie de super-administratifs pour les conglomérats à la tête de l’ultrapôle (Les Asques, les appelaient-on, sortis de l’Administrative School of Kertapolis) ? Amaury connaissait aussi Valrgoh et le laissait le surnommer « i-freak » de bonne grâce, ce à quoi le technocrate répondait « u-mute » en un calembours poli lui intimant de la fermer. Les trois haut-kertaliens se connaissaient depuis le AimHighest et si leurs relations s’étaient toujours menées de manière diplomatique, entendre, familières des jeux politiques depuis le kindergarden en quelque sorte, tout trois étaient parfaitement au courant du genre de rapprochements que les deux aristos avaient pu connaitre. Carlisle était autant désolé du spectacle que l’esclave offrait que de savoir qu’il le devait à Vangelis.

What am I doing. Ça allait bien oui ? Se pointer comme ça chez l’aristo dans le but de voir Eden, allait-il faire de cela une habitude ? Il réalisa subitement, après s’être sciemment laissé porter jusqu’ici, après avoir encore une fois inoculé son eADN à la glace de la tour, infiltré et jhacké les systèmes de sécurité et d’IA domestique du CIO et last but not the least, libéré son esclave. Did I loose my mind here too ? Sans un mot, il suivit le môme en glissant fluidement tel un train en maglev à quelques millimètres du sol et s’arrêta machinalement aux doubles portes automatisées de la salle de bain. Pas que la fermeture l’avait vraiment empêché d’aller plus avant, non. Il connaissait le chemin et se rendit à la bibliothèque chrome aseptisée avec ses compartiments discrètement intégrés aux parois lisses et brillantes. Lorsqu’il le vit arriver, JackZ anticipa ce que l’esclave n’était pas en mesure de gérer ; il ferma les yeux sans bouger de plus pour atteindre l’un des androïdes et s’efforça de le rallier à sa cause, entendre, cracker son IA interne, indépendamment de l’IA centrale gouvernant le loft. Rien de très compliqué pour lui. C’était symbolique, franchir une limite qu’il s’était promis de ne jamais franchir et le voilà à jouer au maitre du monde bioinformatisé aux dépends de la privacity des individus et rien de moins que celle d’un aristocrate pure souche. Zeta one nettoierai les traces de rouge dilué laissées par l’esclave, apporterait un linge qu’il placerait sous son dos pendant que celui-ci serait en immersion et n’entrerait pas ces actions dans le log d’activité. JackZ ne pouvait faire plus. Les concepteurs de l’IA, probablement la filiale e-Sane de WorldNxT, à moins qu’il ne s’agisse de Sensitive Multi-A, autre filiale ou enfin iThink, éditeur de DomIA indépendant, bien que JackZ en douta, remarquerait certainement l’intrusion un moment ou un autre si la chose se répétait. « SMA », feula-t-il en reconnaissant l’empreinte de l’éditeur, en pleine fusion avec la biomachine. Le débit de transmission info était immense là-dedans, du pétaoctet par seconde, et pour cause des neurones de synthèse assuraient le transit. Zeta one s’activa avec grâce et exécuta les nouvelles tâches qui lui incombaient.

Omega reporta son attention sur l’esclave, tel une massive stature fantomatique déployée de toute sa hauteur, sujet à une baisse certaine de résolution après son tour de passepasse et enchaina avant même que l’écho des mots d’Eden n’ait fini de résonner : « Ne parle pas. » Et cette fois-ci, le jhacker s’était préparé à la liaison et avait parfaitement scellé les contenus perceptifs de son simavi à ceux de l’esclave: il n’avait aucune envie de se retrouver emplis de qualias et de percepts de Lylian Vangelis lui bourrant le cul et ça n’était pas en partageant la misère du môme qu’il l’aiderait en quoi que ce soit. Le faire oublier, lui montrer à quoi ressemble le monde. JackZ Omega avait sa petite idée de l’endroit où ils se rendraient. Le simavi disparut du meatspace et se tint prêt au point de login programmé et crypté de l’esclave. Ses bras étaient déjà refermés sur le nuage lumineux qui se formait aux coordonnées attendues et son emprise se referma entièrement sur Eden lorsque celui-ci fut enfin tangible. La liaison s’opéra proprement et sans échappées perceptuelles autre qu’un simple « Je te tiens, » délivré en sémiosis, bourdonnement continu et luminosité éblouissante du login rendant toute communication classique inutile. Et les deux simavis liés détonnèrent et se projetèrent dans l’immensité non balisée du cyberspace comme s’ils avaient été seuls, arrivant à destination avec l’instantanéité de quelques microsecondes lumière.

La radiance bleutée se dissipa pour révéler un jardin botanique sous dôme, immense, celui de Ceres en Middle Belt. Ce n’était pourtant ni Ceres, ni la Middle Belt, mais plusieurs parcelles de cyberspace appartenant à la Maison Mère de Kertapolis « sur » lesquelles, si le terme faisant sens dans la matrice, se dressait une reproduction plus ou moins fidèle de l’aera, d’après les conditions respectant le « secret de localisation industrielle ». Pour d’évidentes raisons l’EZ ne possédait pas de réplique en monde persistant. La plateforme s’étendait sur trois kilomètres carré et le revêtement de verre photovoltaïque de l’immense voûte était couplé à un système climatique reproduisant les conditions optimales pour la flore du jardin d’acclimatation. La technologie avait été fidèlement modélisée bien que dans les deux mondes, le ciel filtrant au travers de la coupole soit artificiel. Le périmètre du dôme n’était en revanche pas opaque ni n’offrait de fake reproduction d’un quelconque horizon : s’était l’immensité de la Middle Belt qui se déployait à perte de vue. Et c’était l’endroit où le jhacker avait choisi d’immobiliser leur course folle. Des sliders flaneurs visitaient l’endroit et JackZ eut vite fait de commenter laconiquement : « Stupid fucks. La plupart pourraient y aller sur leurs deux jambes dans le meatspace. » Puis d’ajouter tout en repoussant légèrement Eden de lui afin de lui saisir les deux épaules et le retourner abruptement vers le panorama. « Ils ne peuvent pas détecter notre présence, t’en fait pas. » Ses mains étaient toujours posées sur les épaules frêles et la haute sature se tenait dans le dos de l’esclave sans qu’aucun de leur simavi n’ait projeté d’ombre, bien que celle-ci ait été calculée.

Sa brusquerie n’était pas voulue, mais il peinait à se détacher de ce qu’il avait vu, essayant tant bien que mal de profiter d’un paysage virtuel qui n’avait plus aucun secret pour lui. « C’est le monde extérieur. ‘fin, une réplique. Ça n’est pas l’endroit où tu vis. Toi, tu vis en Empowering, et la sécurité et le secret y sont tels que toute reproduction en cyberworld y est interdite. » Il marqua une brève pause et le bruissement d’électricité statique de ses larges mains glissant sur le les bras nus de l’éphèbe retentit faiblement en envoyant une déflagration d’agréable picotements sur son épiderme. Le visage du jhacker se froissa de contrition : il avait l’habitude de mieux se contrôler que ça, bordel. Fallait dire aussi qu’Eden portait bien la tunique blanche, songea-t-il tout en gardant une concentration religieuse sur l’horizon virtuel. « Plus loin, reprit-il d’un timbre curieusement enraillé, « se trouve la Red Zone. C’est là que— » Il s’interrompit brièvement. C’est là que se trouve mon corps, allait-il dire très imprudemment. Et c’est également à ce moment qu’un « léger détail » le frappa de plein fouet bien qu’il continua de faire la leçon comme si de rien était, menant une double pensée en sémiosis.

« C’est surement de là que tu viens, si tu sors pas tout droit d’un labo de la Pantocracy. Bordel, si son maitre lui pose des questions ? S’il lui demande de lui raconter sa journée ? La Redzone est un vaste territoire de non droit. Enfin, en pratique. Bien sûr tout est géré en théorie. Mais… c’est géré seulement sur certains plans… » , s’empêtra-t-il. Tôt ou tard il lui dira. I’m so wasted, réalisa-t-il alors. Et il serait forcé de faire face, plus qu’aux railleries, à l’incompréhension seule. Celle du maitre possesseur du bien qu’il tenait entre ses mains, et sa propre incompréhension. Une fausse belle journée ensoleillée brillait de l’autre côté des vastes baies vitrées, comme il n’en brillait jamais dans le monde réel constamment embrumé. Il relâcha un bras du mutant et garda la poigne gauche refermée sur le coude cuivré sans forcer, conscient de la frayeur que le môme risquerait de ressentir en « vol libre. » Et la question de l’origine tomba aussi gravement que le timbre de sa voix : « Tu sais d’où tu viens ? »
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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyJeu 7 Mar - 0:39

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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyVen 8 Mar - 12:02

Amaury Carlisle pouvait bien être l’un des plus grands génies de l’ultrapolis et au-delà, il restait toutefois capable de faire montre de la plus bête brutalité. Brutalité psychologique, pas même consciente. Lorsqu’il se rendit compte de sa bourde, le mal était fait. Apprendre aussi crûment à un gamin qui ne connait plus rien de la vie – si tant soit peu qu’il en eut un jour connu quelque chose – qu’il pouvait tout aussi bien être la progéniture d’un cobaye en captivité que provenir de la litière du monde, relevait du plus cliché manque de tact. JackZ avait l’âge du Christ et quelque part, il en avait aussi une certaine sagesse. Mais la comparaison ne se poussait pas aussi loin et se cabrait au contraire très rapidement. Amaury aka JackZ ne s’embarrassait pas de subtilité lorsqu’il en allait du cœur humain… ou non-humain. De nobles idéaux l’avaient toujours animé, étonnamment rescapés de l’éthos de caste de haut-technocrate dont seule l’absence de titre nobiliaire distinguait sa famille de l’aristocratie. De par le monde le clan Carlisle était plus riche que plusieurs des dynasties technocratiques kertaliennes. Mais dans le fouillis émotionnel nébuleux qui tenait lieu d’affectivité au King du cyberspace, les nuances qualitatives étaient restées mal dégrossies, et probablement le resteraient-elles à jamais.

Ses phalanges s’étaient refermées sur la main fine et JackZ s’était gauchement avancé contre l’éphèbe lorsque celui-ci l’avait entrainé. Réduit au silence par la réalisation de sa gaffe, il se contenta d’écouter le môme se démener dans ses souvenirs. Ou pas. Qui savait quel genre de traitement avait subi le jeune mutant ? Les esclaves n’étaient pas une institution, c’était contraire à la législation même. Personne ne se vantait d’en posséder ni de connaitre chasseur et autre dresseurs. Il y avait de plus, autant de chasseurs que de dresseurs, et de styles de dressages différents que commanditaires. L’Esclave, n’était pas une race, ni un produit en série et bien que nombreux d’entre ces malchanceux aient un point communément visité par leurs maitres entre les cuisses ou sur le derrière, les généralités les concernant s’arrêtaient là. Quant à celui qui comprimait présentement la main du jhacker, la mémoire semblait lui avoir été effacée, peut-être à force de conditionnement où autre chose encore. Omega bafouilla quelques mots indistincts pour le sommer de se reprendre bien qu’il sût parfaitement de quoi il en retournait et que sous ses yeux s’opérait la lutte inégale de sa volonté contre un mur psychique des plus résistants. Mais il avait accès à celui-ci, liaison effective entre leur simavi et leur psyché. Ne tenait qu’à JackZ de faire ce qu’il avait toujours craint qu’Alpha lui fasse. Allait-il franchir cette limite ?

« Oh boy, Eden, hush ! » souffla-t-il d’un timbre enroué en pivotant agilement devant l’esclave malgré son apparence massive. Il n’avait relâché sa main que pour lui ceindre la taille et l’intimer avec force à s’agenouiller avec lui. Deux bras vigoureux serpentèrent dans le dos du gamin et l’enserrèrent fermement puis JackZ remonta une main à sa nuque pour l’immobiliser contre lui, appuyant la tête blanche au creux de son épaule. Le faire ainsi réfléchir à ce qui avait été enfermé et scellé ne servait à rien hormis le torturer. Les simavis semblèrent pris d’un ondoiement, comme subitement traversés d’une interférence, celui d’Omega accusant une secousse plus grande, puis les apparences se solidifièrent. Just a little bit, s’était-il promis avant de jhacker le simavi d’Eden. Et tout fut subitement très clair. Un mur psychique n’était pas qu’une métaphore, érigé sur les fondations d’un conditionnement de plusieurs années, très certainement. Aucune barrière ni aucun mur n’était infranchissable et si ce n’était pas en deux tours, alors c’était en sept comme l’apprenait le mythe de Jéricho. La voix d’Omega retentit et vibra sans qu’il n’ouvre la bouche et à bien y écouter, peut-être n’avait-il pas même vraiment parlé. Sémiosis oblige : « Calme-toi ; ne lutte pas. Il n’est pas encore temps. » Se détacherait-il sans jeter un coup d’œil à ce qui se trouve derrière le mur ? Pourquoi le ferait-il. Triste histoire mile fois répétée et qui se répètera autant de fois encore qu’il y aura de puissances frustrées dans leur exercice. Mais il le fit quand même. Ainsi, put-il mettre des noms et des visages déformés par la mémoire de l’esclave, sur les voix qui l’avaient appelé et que celui-ci avait pleuré, et sa mère, lors de sa première plongée. A quoi bon se rappeler tout ça ? Sauf le blesser plus encore. Et ce fut alors qu’une pensée le traversa. S’effacer de lui. Qu’il l’oublie. Après tout, qu’avait-il de mieux à lui proposer ? Rien. Il ne pouvait strictement rien pour lui, réalisa-t-il enfin.

Le malaise le gagna sans qu’aucune répercussion ne se produise sur son corps allongé en Redzone. Kwan le regardait de près, son regard vairon fixé sur le boss de leur gang ; c’était les seuls moments où le regarder était possible sans risquer une réaction violente et incongrue de sa part. Comme les autres, la curiosité le bouffait à l’endroit d’Omega. Alpha. Ce mot circulait tous bas sur leurs lèvres à tous et s’étouffait dès que le jhacker bleu se pointait. Des théories allaient bon train et chacun y mettait de la sienne. Mais une chose était certaine, quelque chose de très gros était en train de se développer sous leur nez. Ils ne savaient si bien dire. Depuis l’espace jusqu’au cyberspace, depuis l’EZ jusqu’à la lisière de Ketapolis murmurait un vent de corruption délétère, de sédition et les aspirations à la toute puissance se mêlaient à celles de la liberté et du droit, faisant tourner les têtes des kertaliens aussi surement que le cul d’une virtual porn star.

Chatoiement de lumière blanche, éblouissement et double blindsight, bourdonnement assourdissant et remous tourbillonnant le long des corps. Le temps de chargement et de matérialisation fut très rapide et l’orbe bleue se dissipa pour dévoiler les ruines antiques d’un temple ionique au milieu duquel étaient agenouillés les deux simavis. Les colonnades cannelées coiffées d’acanthes, semblables aux vagues, les entouraient et depuis le naos du temple se laissait voir un ciel bleu violent et la végétation sèche d’une colline aride. L’air était chaud et chargé de soleil. JackZ se renversa légèrement sur l’arrière en inclinant la tête pour s’enquérir de l’état d’Eden. Il avait quitté sa psyché avant le saut commandé qui les mena jusqu’ici. Sa main coulissa sur les reins de l’esclave et s’arrêta sur son flanc tandis que l’autre remontait depuis sa nuque jusqu’à son crâne, phalanges vigoureuses du jhacker plongeant doucement dans la chevelure argent. Qu’il ne pense plus à ses origines, qu’il oublie et profite. La focale bleu flash attendait nerveusement de rencontrer les émeraudes d’Eden et le sérieux de son expression dénotait une fébrilité certaine, celle causée par l’impression d’avoir merdé et ouvert une série causale qui lui échapperait bientôt. Si ce n’était pas déjà le cas. Une brise légère bruissait dans le turquoise de ses cheveux couleur du ciel et faisait ondoyer le blanc du hakama béant ouvert et de la tunique de l’éphèbe. JackZ se garda cette fois-ci de donner un cours d’urbanisme. Nulle austérité ne venait durcir ses traits, mais le sourire un brin torve traduisant son incertitude lui filait un air de prédateur contrarié. Et pour cause : il voulait aborder le sujet de Lylian et une lâcheté qu’il ne se connaissait pas jusqu’alors était venu figer ses mâchoires.



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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyVen 8 Mar - 17:45

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MessageSujet: Re: Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz   Pourquoi j'ai perdu mon temps ici déjà ? lolz EmptyLun 11 Mar - 23:11

Pick up. JackZ pick up, résonnait la voix en intrusion. A moins qu’il ne se soit exhorté à se rependre ? Intrusion. Personne ne pouvait jhacker son simavi, hormis une seule entité et ça n’était certainement pas la manière avec laquelle celle-ci avait l’habitude de s’annoncer. Wake funckin’up ! Omega ondoya l’espace d’un instant sans que la force de son étreinte n’en soit amenuisée et les pupilles se résorbèrent entièrement sans les iris bleu fusion. Ah, right. Il était joignable. Les HackZ. Sa focale restait ancrée en demi-aveugle dans les émeraudes vacillantes en contre bas et sans qu’il n’ouvre la bouche, répondit à Kwan, conscient de la lente remontée des mains fines le long de ses bras jusqu’à ses épaules. « D’betta be important, » envoya-t-il sans manquer de marquer son mécontentement.
« It is. It’s Halley. JackZ, he’s caught in Heckler & Koch’s. »
« Dafuq ? » Les traits turquoise s’écarquillèrent sous la nouvelle au moment où les mains glissaient fugacement à même la peau, son hakama de travers et inexorablement béant. Bombardé de qualias et dans l’impossibilité d’en ignorer la teneur érotique, un pli de contrariété vint lui barrer le front lorsque le môme se cambra, mouvement qu’il ne vit pas, mais devina indubitablement à la pression exercée en son dangereux endroit. Penser à baisser le niveau sensoriel lorsqu’il se trouvait avec Eden, ça s’rait plus prudent. C’est vrai qu’il avait plutôt une grosse monture de ce côté-là, enfin, en parlant de traitement de l’information perceptuelle, of course. Et inébranlable ou sinon à peine, l’attention de Jack se focalisa sur la communication, dans l’inconfort d’être à moitié aux commandes de lui-même et dans celui de la langue vernaculaire parce Kwan n’avait pas plongé. Devait être le seul en salle, c’était la règle, toujours un mec conscient dans le meatspace à veiller pendant que les autres plongent.

« He didn’t call me, » envoya-t-il afin d’en apprendre plus.
« ‘Rather burn out than cry for ya help. »
« He will. »
« We can’t help him, JackZ, no one can. »
« Gimme time. If he dies, then he’d get what he deserves. He can wait. He’s Halley. »

Et il n’en pensait pas moins. D’une, Omega n’était pas au courant d’une plongée dans le vieux continent, de deux, il ne pouvait s’agir d’une passe commandée par le pouvoir Kertapolien, ni du Triumvirat. Enfin. Il l’espérait, à plus forte raison de savoir que l’ultrapolis était à l’orée d’une guerre intestine. Enfin, Orbitale pour être exact. Mais H&K ? Le pognon avait dû attirer la vielle armoire à glace, certainement même, mais bons sang, d’là à se faire prendre… Halley ? Ce vieux cyclope n’l’avait pas même contacté. Il aurait parié que Kwan venait de lui signaler la chose contre la volonté d’Halley. Il le connaissait. Une comète du cyberspace et une fierté d’ours.

Le cardiogramme de Carlisle loupa un battement lorsque les longues phalanges de l’esclave lui redessinèrent la mâchoire et son substrat virtuel entrouvrit les lèvres sur un léger feulement au passage de la main dans ses cheveux. Il ferma les yeux et se projeta dans la matrice en une tentative sommaire d’évaluation des forces en présence. Trois secondes s’écoulèrent avant qu’il ne mesure pleinement ce que signifiait « se faire prendre par H&K ». Halley était en quarantaine dans la glace de la firme d’armement du Northernpole et JackZ en aurait presque rit si la colère n’était pas en train de se lever en lui. Non pas pour l’erreur l’infiltration commise par son lieutenant, mais pour l’ignorance dont il était tenu au sujet du commanditaire. Mais il trouverait, qu’Halley lui dise ou non. Foutues lois d’merde. Ça n’était pourtant pas pour rien qu’ils les respectaient entre eux. Question de sécurité. Il devait se sortir de là avant qu’eux n’arrivent à l’interroger, forcément, et Omega autant qu’Halley, connaissait suffisamment les dispositifs anti-intrusion pour savoir qu’émerger sauvagement équivalait à se cramer. A parier qu’il ait cru avoir complété l’inoculation de son eADN à la glace et s’y soit lancé, simavi branlant et brise-glace fendant allègrement dans toute l’inoffensive densité du système de sécurité. Failed.

Le jhacker n’avait toujours pas relâché l’éphèbe et une dizaine de secondes ne s’étaient pas même écoulées. C’est alors que la focale laser réapparut dans le bleu pétant de ses prunelles et JackZ revint pleinement à lui, red alert lui cognant aux tempes non sans avoir levé un tertre à son entrejambe. This is not happening. Il relaxa son étreinte sans ne plus savoir quoi faire de ses bras, et se contenta alors de lui enlacer chastement la taille, du moins, aussi chastement que possible. Si ça lui était encore permis. Il allait lui chopper le poignet et lui dire qu’il fallait rentrer lorsque que le regard brillant du mutant vint le frapper de plein fouet. Cette expression qu’il lut sur le visage du môme était priceless. Hors de prix, ce n’était peu dire, on ne peut plus conscient que la sanité de l’esclave venait d’être mise en jeopardy. Faire éclore la joie sur son visage. La tristesse qui le prendrait ensuite n’en serait que plus terrassante. Nay, nay. C’était trop tard, il ne pouvait le laisser retourner à son quotidien aussi simplement que ça. Lylian merdait et Amaury trouverait où quoi comment. Ça commence par un esclave… Et ce à quoi il assista deux jours plus tôt en disait long. Quelque chose ne tournait définitivement pas rond, pour que Vangelis se laisse atteindre de la sorte, c’était… Qu’il tenait le bon filon. Galaxia &Thalès. Lyl avait de soupçons, Carlisle avait le témoignage. Restait à agencer les choses. Sans se griller l’un devant l’autre et c’était surement le plus épineux dans l’affaire.

Omega résuma sa pensée en sémiosis, tout étant lié, il ne pouvait embrasser les choses d’une vision holistique qu’en changeant de plan. Qu’en changeant de mode de pensée. Sirius. Les mots d’Eden étaient musique à ses oreilles, jusqu’à ce que la sémantique du propos ne vienne le frapper. Une étoile… Oh, baby, you’re so wrong. Quelqu’un d’avisé aurait presque pu lire la flippe sur son visage, le grand gars qu’il était, la montagne même qu’il pouvait devenir s’il le souhaitait sous une lubie quelconque, tremblait devant un môme. Un môme désarmant. Désarmant, sans que cela ne l’empêche d’amorcer la charge dans ses couilles, ça, ce serait trop beau. Pourquoi ? Il hoqueta un début de réponse avorté puis mena le geste à bout cette fois-ci, lui saisissant le poignet afin de l’éloigner de son visage et le ramener vers celui de son propriétaire. Visage radieux dont il caressa fugacement la joue du plat du poing après avoir relaxé sa prise. Trop proche, beaucoup trop. Trop beau, également. Ça n’était plus même une question de sexe. JackZ avait dépassé depuis un bon moment, concernant l’esclave, le fait qu’il portât un service trois pièces.

La proximité lui devenait insupportable et le désir de fusion s’exacerbait sournoisement à cause de la liaison de sécurité établie entre leur deux simavis. Il dérapa un brin en lui prenant le visage en coupe, ses larges mains recouvrant depuis sa mâchoire jusqu’au sommet de la tête blanche. Le timbre du jhacker, grave et rendu rocailleux par l’urgence retentit enfin : « Je voudrai pouvoir dire que c’est parce que je suis barré. Mais ça n’est pas le cas. J’en ai foutrement aucune idée, Eden. » Grimaçant un sourire emmerdé, à mi-chemin entre la déconvenue et le supplice, Omega détourna le regard, relâcha le visage si charmant le temps de se recomposer et revint ancrer ses prunelles dans celle du mutant, focale raffermie et résolue. « Je crois que ton maitre déraille et j’dois découvrir pourquoi », déclara-t-il d’une traite, l’expression improbablement renfrognée tandis que son sourire semblait prit d’indépendance. Yeah, you did it, et presque sans mentir. « C’est pas un type mauvais. Foncièrement. Et…. » La manière dont il te traite ne lui ressemble pas, aurait-il voulu dire, mais le temps tournait. « Et je dois y aller. Quelqu’un va mourir si je ne vais pas à lui », trancha-t-il aussi sec avant d’ajouter, plus tranquillement mais plus fermement encore : « Agis comme tu l’as toujours fait. Je reviendrai mais je ne peux rien te promettre sinon de chercher. Garde ta langue. Si je suis quelque chose comme une bonne étoile, alors pour ton maitre aussi, très certainement, mais tient ta langue, Eden, » insista-t-il en hochant la tête d’un air déterminé.

JackZ se recourba sur l’esclave et le prit de nouveau dans l’étau massif de ses bras. Il le rehaussa et le serra contre lui, mettant très certainement plus de conviction dans son étreinte que ce que le geste en nécessitait. Se laisser aller n’était pas une option, malgré l’envie qu’il en avait, malgré les décharges d’éros qu’il devait accuser. Mille et une raisons le retenaient de merder. Le paysage disparut subitement dans une aveuglante lumière blanche que l’orbe bleue vint peu à peu tamiser et les simavis torpillèrent jusqu’au point de sortie le plus proche de l’Am.i de l’appartement de Vangelis, ne rompant la liaison qu’au dernier instant du logout. JackZ surgit par le terminal et s’holographia au-dessus d’Eden, flottant pensivement à l’horizontale, mais il ne pouvait pas plus rester et peut-être était-ce bien mieux ainsi. Une expression marmoréenne sur la face, et déprivé du sourire de joker dont il parvenait habituellement à se fendre en toute occasion, JackZ abaissait un regard sévère sur le mutant, prêt à happer ses émeraudes dès qu’elles apparaitraient. Sévère envers lui-même surtout, car sous le coup de l’attendrissement, il ne ferait jamais rien qui vaille. S’assurer que le môme émerge bien, veirouiller son collier, rétablir les systèmes de sécurité et basculer dans la matrice.

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