My oh my.

• Qualités : Quand la situation le demande, il sait se montrer discret et se fondre parfaitement dans son environnement. La RedZone n'a pas de secret pour lui, que ce soit dans le territoire du Pack ou ailleurs, ce qui fait de lui un pion de choix. S'il manque quelque peu de finesse d'esprit, celle de ses gestes peut rattraper la plupart des erreurs qu'il pourrait commettre par excès de spontanéité.

• Défauts : Sky est impulsif. Il prend rarement le temps de réfléchir, estimant que c'est dans l'action et dans l'action seule que réside l'importance des choses. En RZ, la rapidité prime sur l'intelligence et l'alliance des deux est un fait rare. Il a une nette tendance à se braquer facilement et lui faire entendre raison sur quelque chose relève de l'impossible. Il ne doit rien à personne et ne se gêne jamais pour le faire savoir. Incontrôlable, lunatique et cruel à outrance dans ses jeux privés, le seul pouvant lui faire entendre raison - et encore - dans ce bas monde est Cameron.

Qu'il affiche une gueule de toxico surexcité ou un air de nonchalance consternée, la neutralité complète se fixe très rarement sur ses traits.

Son visage est expressif, presque trop, et dépeint en live toute l'étendue de la folie qui peut être sienne dans un gracieux tableau. Mieux vaut ne pas l'approcher de trop près, pas sans arme en tout cas, ni sans y avoir été invité.

Outre sa taille qui sans être abusive reste conséquente, ses muscles secs et nerveux n'invitent qu'aux corps à corps brutaux. Kitty doit son surnom aux armes qu'il porte en permanence et qui consistent en une paire de trio de lames effilées et plus résistantes que n'importe quel alliage.

Il taillade, il tranche, il coupe et découpe quand il ne sculpte pas directement dans la chair les caprices de sa créativité décalée. Ses avant-bras sont noircis de tatouages qui remontent jusqu'en haut de ses épaules pour ensuite recouvrir sa gorge d'une encre noire et sans défaut.

Pour ce qui est des vêtements, simplicité et aisance sont privilégiées. Un treillis sombre et un simple sweat plus ou moins en bon état composent généralement son accoutrement, qu'il agrémente parfois de quelques trophées ramassés au hasard.

Kitty n'a de félin que le nom et les griffes qui sont devenues, à force d'utilisation, une véritable extension de lui-même.

Peut-être même s'en fera-t-il poser directement au bout des doigts lorsqu'il touchera suffisamment de thunes pour se permettre quelques extravagances.

N'en étant pas encore là, il se contente de faire siffler avec adresse les terminaisons létales de ses mains aux oreilles de qui ose venir l'emmerder. Pour ce qui est du caractère, Sky est plutôt simple. Loin d'être con, mais ne possédant pas cette vivacité intellectuelle propre à certains, il se débrouille parfaitement avec ce qu'il a et s'en est toujours sorti.

Possédant une parfaite connaissance de son environnement proche et moins proche, il n'est que rarement surpris et chaque imprévu peut rapidement devenir un amusement. Il a commit son premier meurtre alors qu'il n'avait même pas dix ans, et c'est ainsi que le chiot apprit à mordre avant même de savoir marcher.

Pour une pierre brillante dérobée, c'est la vie qu'il vola, et autant dire que l'épisode ne l'a pas vraiment marqué. Il n'a pas de souvenir précis de l'autre enfant, se rappelant seulement que celui-ci appelait désespérément une mère qui ne vint jamais. Dommage, s'était dit Sky en portant le coup fatal pour récupérer son bien. "Dommage" était resté l'une de ses répliques préférées.

Il a également pris la mauvaise habitude de converser avec lui-même par le biais d'un personnage mystérieux affectueusement nommé Pat. Pat et Sky peuvent converser durant des heures et la chose ne serait pas gênante si Kitty n'était pas le seul à pouvoir "voir" son interlocuteur.

Les gouttes tombaient. Lourdes. Froides. Elles dévalaient lentement sur ses joues, puis allaient se perdre dans les rigoles qui peu à peu formaient autour de son corps une armure de liquide ajustée.

Immobile, il contemplait le ciel. Le ciel et ses promesses. Le ciel et ses mensonges. Le ciel et tout cet infini qu’il percevait sans pouvoir en prendre réelle mesure. Le ciel, dont il portait le nom.

Sky cilla et immédiatement, un couple de gouttelettes vint lui irriter les yeux. Agacé, il s’ébroua, secouant sa silhouette bien taillée en envoyant valser ses mèches inégales, alors que de ses lèvres s’échappait un grognement de chien.

Il promena ses prunelles sur le paysage sinistre s’offrant à sa vue et étira un sourire fin devant le constat d’apparente désolation qui s’offrait à lui. Apparente, car il n’en était rien. Ici, là-bas, partout, dans tout le périmètre qu’englobait la RedZone, la vie grouillait, rampait, pulsait, sang souillé se déversant sans relâche dans les artères de la Cour des miracles ses éléments viciés.

Si la RedZone et ses conditions de vie en faisait frissonner plus d’un en Haut, Sky s’y sentait parfaitement bien. Il y était né, y avait grandi, et ne connaitrait jamais rien d’autre que cette atmosphère pesante et typique qui est le lot des mal-nés. Personne n’échappe à l’Endroit qui prend parfois des airs d’entité, lorsque l’espoir se fait mince et que l’horizon ne révèle que de nouveaux charnier et il n’est pas rare d’entendre alors les voix amères des âmes des oubliés.

Sky ferma les yeux et emplit ses poumons, se délectant de cette crasse ambiante présente jusque dans l’air. Ouais. Là où vivaient les miséreux et les pires rebuts, lui évoluait comme un prince. Sans royaume et sans titre, n’offrant son entière loyauté qu’au seul être jugé apte à régner. Cameron Renfold.

Cam’ c’était cette touche d’inattendu qui, un jour, avait fait basculer son existence du je m’en foutisme le plus total à l’intérêt sciemment détaché. Cam’, tout comme lui, vivait la RedZone. Il en comprenait les ficelles, en tirait même certaines, et la manière avec laquelle il abattait ses cartes et dirigeait ses pions en faisait l’un des meilleurs.

Le meilleur. Pour Sky. Le seul.

Le chien avait trouvé son maître suite à un affrontement direct dont la plus grosse séquelle avait été le coup porté à farouche indépendance. La laisse invisible s’était resserrée sur sa gorge et était venue mettre fin à ses vadrouilles désaxées, le retenant plus près, toujours plus près du leader incontesté.

Il aurait pu donner sa vie pour lui, si sa vie avait eu une valeur. Le fait étant qu’il était bien plus utile vivant que mort, il s’employa à couvrir les arrières du boss tout en surveillant sans grande inquiétude la nature des routes s’ouvrant devant eux.
Sa place fut rapidement acquise. Sa dévotion n’eut d’égale que sa confiance en l’autre et le lien qui l’avait fait prisonnier volontaire de cette volonté étrangère à la sienne n’avait cessé de se resserrer. Sournoisement.

Et pourtant, jamais il ne chercha à s’en défaire. Il ne changea rien à ses habitudes. Fit la sourde oreille quand il l’estimait nécessaire. Manqua même mordre une ou deux fois la main tendue et ignora quelques ordres. D’apparence, le chien restait de garde. Fidèle et sur. Infaillible, à l’image de son maître.

C’est dans son esprit que la rencontre fit le plus de ravages, creusant une foule de possibles qu’il n’avait jusque-là jamais effleurés. Il prit l’habitude de s’isoler. Oh, pas longtemps, mais régulièrement, afin de s’assurer qu’il gardait toujours cette apparence de force indestructible.

Lui qui se moquait et détruisait joyeusement tout embryon de relation qu’il lui était donné de croiser, se trouvait à son tour pris au piège de sentiments qu’il ne connaissait pas et que son inexpérience l’empêchait de déchiffrer convenablement.

Un grattement bref mais parfaitement audible malgré le rideau de pluie qui continuait à l'entourer de son aura trouble tira Sky de ses pensées. Il releva vivement la tête, muscles contractés et jambes légèrement fléchies, prêt à se mettre en chasse au moindre signe extérieur d'intrusion dans son espace privé. Oui. Privé. Parfaitement. Lorsqu'il était quelque part, un cercle d'une cinquantaine de mètres dont il était le centre devait se trouver parfaitement vide. Loi de Sky, et quiconque l'oubliait se le voyait rappelé à grand coups de griffe.

Son regard tomba brusquement sur une boite dévalant d'un tas de détritus et il se détendit, rayant toute possible cause humaine dans le dérangement. Il se secoua de nouveau, muselant son cerveau et se dirigea lentement en direction du Q.G, démarche souple et conquérante n'empêchant pas ses armes de racler durement le sol dans un désagréable chuintement.