Zack Slade

• Qualités : Réfléchi, patient, avenant (quand il n'a pas trop de verres dans le nez quoi)
• Défauts : Tendance à basculer dans la morosité dès qu'allusion est faite à son ex-femme

La silhouette de Zack est plutôt carrée, sans pour autant tomber dans la lourdeur massive qui accompagne souvent les grandes tailles.

Sa musculature a conservé les traces de ses anciens entraînements et sa peau légèrement hâlée lui donne l'air d'être constamment en bonne santé. Si des cernes peuvent venir violacer son regard, celui-ci reste la plupart du temps vif et pétillant, quelque soit le degré de fatigue de Zack, indiquant un esprit bien plus fin qu'il ne le laisse paraître.

Il s'est récemment coupé les cheveux et les longues mèches brunes et lisses qui lui tombaient sur les épaules ne lui couvrent maintenant plus que la nuque. Sa voix, plutôt grave, s'agrémente d'intonations traînantes, qu'il s'adresse à l'un de ses clients ou à un membre de son équipe.

Vestimentairement parlant, ses goûts sont assez simple et il porte le plus souvent un treillis lâche et élimé accompagné d'une chemise constamment ouverte. Pas qu'il aime particulièrement s'exhiber, non, simplement, au boulot, le confort est de mise. Il porte deux tatouages. Le premier lui courant le long du bras gauche et remontant jusqu'à l'épaule qu'il englobe et couvre d'un noir de jais, lignes confuses ne semblant rien indiquer de précis, et le second est niché en haut de sa nuque, masqué par ses cheveux. Il représente une simple croix, dont la signification est inconnue aux quelques rares qui l'ont vue.

Ses oreilles présentent de nombreux piercings et un anneau métallique orne son majeur. Souvenir d'Ellena ? Non, vraiment pas, simple signature d'une jeune femme croisée un soir et avec laquelle, alcool aidant, il a échangé un effet personnel. Il a donc écopé de cette bague, et la demoiselle d'un foulard. Il ne l'a jamais revue.

Zack est avant tout quelqu'un de calme, et pour lui faire perdre celui-ci, il faut vraiment pousser loin.

Il n'est pas vraiment rancunier, trouvant dans le ressentiment une perte de temps, mais là encore Ellena vient faire exception à la règle. Son union lui a servi de leçon et on ne risque pas de le reprendre à espérer le moindre engagement avec quiconque, car s'il est loin d'être aigri, il sait tirer leçon de ses expériences.

S'il ne peut plus voir son fils, ce n'est pas pour ça qu'il cesse d'y penser et, chaque jour, son esprit file le rejoindre le temps d'un tête à tête silencieux et personnel.

Esteban est d'ailleurs sans aucun doute sa seule faiblesse et, même s'il est loin de lui, rien ne dit que Zack ne trouvera pas un jour une solution pour écarter son gosse du joug de son ex-femme. A côté de ça, il adore son boulot et même s'il ne s'intéresse pas vraiment à tout ce qui touche à l'hyperweb, il n'ignore plus rien, à force d'habitude, des risques que peuvent courir les sliders.

Ce n'est pas son problème, certes, mais en bon patron il se doit de surveiller un minimum la sécurité de ses clients parce qu'il est connu qu'un mort dans un établissement n'aide pas franchement à la bonne publicité de ce dernier.

Ellena était une pute. La pire des catins. Et sans doute la femme la plus atroce qu’il ait jamais rencontré. Ellena était également sa femme. Et la mère de leur fils, Esteban.
Cela ne changeait rien. Ellena, représentait tout ce que Zack détestait.

Elle réunissait à elle seule les défauts d’une bonne centaine de personnes et savait le rendre fou mieux que quiconque. Douce, étonnante Ellena. Ouais, une vraie chienne comme on en fait plus. Il avait beau se creuser la tête, il n’avait pas souvenir d’être tombé sur pire qu’elle.

Bon, en même temps, il l’avait croisée jeune, et leurs routes s’étaient emmêlées pour n’en former qu’une seule. A son grand désarroi.
La naissance d’Esteban avait bien été la seule chose qu’il ne regrettait pas dans leur union, et si maintenant son fils grandissait loin de lui, il pouvait au moins se consoler avec la certitude d’avoir, quelque part, marqué ce monde de son empreinte.

Suite à leur séparation houleuse, il avait perdu tout droit de voir son gosse, et si la blessure qu’avait créé cette absence en lui n’était pas de celles qui se referment, extérieurement il n’avait pas changé. Bien sûr, il s’énervait plus facilement depuis le départ d’Ellena, son irascibilité faisant même parfois fuir les clients.

Puis il s’était repris, apprivoisant la sensation de vide qui accompagnait chaque réveil, chaque journée rendue creuse par l’absence de son fils qu’il ne verrait plus grandir à ses côtés.
Si la vie demande souvent des sacrifices, celui qu’il avait fait en renonçant à son môme l’avait blindé. Que peut-on craindre quand on n’a déjà plus rien ? La réponse est : pas grand-chose, et les drames peuvent finalement apporter leur part d’évolution lorsqu’on sait se redresser à temps.

Zack n’était pas homme à se laisser abattre. Il ne l’avait jamais été d’ailleurs, aussi, une fois la tempête passée, était-il parvenu à redresser la barre pour reprendre le lead du navire échoué dont il était capitaine. A savoir, sa propre existence, libre de toute attache. Enfin. Question de point de vue. La liberté est avant tout dans la tête, et la sienne s’était trouvée allégée d’un sacré poids même si un autre égal lui pesait désormais sur le cœur.

Il s’était dévoué à son bar, profitant des économies personnelles amassées jusque-là pour le remettre à neuf. Un nouveau concept, une nouvelle clientèle. Un nouveau départ ? Non, on ne fait pas de neuf avec du vieux. Un simple changement de cap, bénéfique s’il en croyait les quelques habitués qui avaient suivi les évènements.

Chase. Voilà qui était une valeur sûre. Un gamin, certes, mais débrouillard comme pas possible, et avec des idées plein la tête. C’était bien grâce à lui qu’il en était là aujourd’hui d’ailleurs. A la tête de l’affaire florissante que représentait le Password. Ouais, le gosse avait géré complet, pour sûr, et il n’avait pas hésité à donner de sa personne pour que tout marche.

En quoi consistait exactement son taf ? Zack lui-même n’aurait su le dire avec précision. Des trucs et des machins, ça touchait à un domaine qui lui était inconnu et auquel il ne s’intéressait que pour l’argent que ça lui rapportait. Autrement ? Il aimait bien Chase. Vraiment bien. Le genre de mec qu’il aurait eu plaisir à croiser dans son appart s’il avait eu quelques années de plus. Mais bon, Chase avait vingt piges, Zack approchait de sa trente-deuxième année et, comme il le disait souvent, ne mangeait pas de « ce pain-là ».

Les choses en étaient donc là. A l’heure actuelle, il se retrouvait propriétaire d’un bar qui marchait bien, qui lui plaisait énormément, et les blessures du passé, bien que toujours présentes, perdaient en vivacité.