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  Gillian Anders/Vayne Daemon : Ride the Lightning - Empowering Zone

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Sidney Hollow
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Sidney Hollow


Messages : 121
Date d'inscription : 07/01/2013
Emploi/loisirs : Commandant de la Milice. [Middle Belt.]
Humeur : Orageuse.


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MessageSujet: Gillian Anders/Vayne Daemon : Ride the Lightning - Empowering Zone     Gillian Anders/Vayne Daemon : Ride the Lightning - Empowering Zone  EmptyMer 20 Fév - 14:27

Gillian Anders a écrit:
 Gillian Anders/Vayne Daemon : Ride the Lightning - Empowering Zone  Enteteanders
Anders distribuait de brefs sourires lightning alors qu’elle progressait d’un pas leste et martial dans le couloir de l’aile est du niveau -3 de l’Enklimacy. Elle avait enfin obtenu l’autorisation d’une visite, deux semaines à peine avant le retour officiel du lieutenant aux QGs des BioMechas Ops et ce n’était pas faute d’avoir fait durant six mois le pied de grue pour obtenir des nouvelles, peu en importait la teneur. Les premiers mois, Anders était secondée d’une vingtaine de ses gars, puis le peloton d’intimidation diminua devant la fermeté du refus qu’ils se voyaient opposer. Pas de visites. Raisthan et Walter tinrent bon. A chaque check up hebdo, ils se rendaient devant le sas des locaux où ils avaient suffisamment passé de temps en rééducation mais on ne leur lâchait toujours rien. Le dernier mois, elle venait seule et fit plusieurs tapage : on lui demandait de rencontrer de futurs biomechs encore dans un coltard épais et qui ne comprendraient probablement pas même qu’ils avaient affaire à leur Capitaine, mais elle ne pouvait rendre visite à son bras droit maintenant enfermé depuis plus de cinq mois ? A quoi cela rimait-il ? Cela faisait maintenant une semaine que le Doc surnommé Jeckyl parmi le squad l’avait enfin reçue. Et l’environnement était devenu assourdissant, au fur et à mesure que le doc lui expliquait une pression intenable et un bourdonnement lui comprimèrent les tympans, jusqu’à ce qu’elle n’entende plus même les mots qu’il prononçait.

Tabula rasa, compte zéro. Rien, RAS. Daemon ne se souvenait de rien. Anders était repartie en marchant sur du coton et la sensation lui aurait presque été agréable tant elle avait l’impression d’avoir des jambes humaines, ne serait-ce la cause. Lorsqu’elle rentra dans leurs quartiers, une trentaine d’officiers s’agglutinèrent comme des mouches autour de leur Capitaine et avec un sourire radieux et un air magistral, le regard fixe et légèrement écarquillé par l’entrain forcé, elle leur avait rapporté la bonne nouvelle. Daemon serait bientôt opérationnel sur le terrain et avait retrouvé visage humain, lui avait-on dit. Ses yeux et son cerveau se portaient bien, au détail près qu’il n’avait aucun souvenir relationnel. « C’est qu’une excuse pour se débarrasser d’une gonzesse », avait dit Larsson sans mauvaise foi, histoire de montrer qu’ils s’en foutraient tous pas mal et qu’ils seraient tous là pour lui faire retrouver la mémoire. « Dès qu’on va s’retrouver dans la fosse, ça lui reviendra », renchérit Cooper avant qu’un rayon laser bleu ne vienne le faire taire. Anders déporta sa focale en les scalpant au-dessus du regard, puis précisa que le lieutenant avait toujours ses réflexes de soldat et que son raisonnement stratégique tournait à l’optimum, bien qu’elle n’ait pu s’en rendre compte par elle-même. Puis la décontraction et la bonne humeur de la squad se rigidifièrent subitement au garde à vous lorsqu’elle tapa du pied. Rehaussée et immobile, elle feula un « Rompez » ferme et brisa au travers de l’escadron pour se rendre à ses quartiers. Le lendemain, elle le verrait.

7p.m et boostée à bloc, elle sortait de son check-up hebdo avec quelques autres. Rien ne venait jurer dans sa routine pas même le sac de sport dans lequel Gillian avait rassemblé quelques affaires de Vayne, essentiellement de la musique, une visionneuse de bouquin et le projo holographique de memories qui affichait les photos sur un des murs de la cellule qu’il partageait avec Raisthan. Comme pour la plupart d’entre eux, les photos exhibées représentaient surtout leur escadron en sortie civile de MB, lorsqu’il leur arrivait d’aller se divertir incognito. Gil était souvent à ses côtés. A chaque fois, ils avaient l’impression d’être déguisés tant l’habitude de porter l’uniforme et les survêtements fournis par la milice était ancrée. Sa veste à col semi-rigide, ergonomie rembourrée et moulée à sa musculature était ouverte sur sa brassière de sport et son pantalon souple d’exercice trahissait le moindre relief de ses cuisses solides fraichement exercées. Ses cheveux étaient ramenés en chignon et quelques mèches échappées dans l’effort lui encadraient le visage. Gil ne se souvenait même pas pourquoi elle ne les rasait pas entièrement. Ah, oui. Elle n’avait plus vingt ans et était capitaine. Pas de maquillage en dehors des sorties et camoufler ses cicatrices ne lui serait jamais venu à l’idée bien qu’elles soient encore d’un rouge vif après six mois. Les stries avait été sacrément profondes. Du reste, son regard bleu plasma détournait suffisamment l’attention lui avait dit un vil flagorneur. Elle se marra brièvement au souvenir et salua le vigile d’un hochement de tête. Il se mit au garde à vous dans l’espoir de la faire sourire à nouveau et lui donna l’accès.

Le capitaine entra dans le sas et un fourmillement métallique lui remonta désagréablement le long de l’échine. Qu’elle sache à quoi s’attendre une fois la porte poussée ne changeait rien. Justement, le savait-elle vraiment ? Qui serait-il. Elle inspira et rehaussa son maintien en frappant, puis ouvrit la porte, d’un coup. Daemon avait été prévenu de sa visite et l’exactitude milicienne n’était certainement pas ce qui devait le surprendre. « Lieutenant » demanda-t-elle fermement, sans aucune hésitation. Le voyant allongé le dos tourné vers le mur, elle lança d’un timbre de velours, l’intonation sèche mais souriante : « Tu as suffisamment dormi ces six derniers mois, ne crois-tu pas ? » Elle s’approcha du lit d’un pas franc, main crispée autour de la lanière du sac de sport trahissant à peine sa nervosité. Sa voix n’avait pas tremblé et ses traits étaient assurés. Pour l’instant. Mais c’était ainsi qu’elle l’accueillerait. Peu-importe ce à quoi il ressemblerait. Elle avait vu. Elle avait vu le pire. Le sac échoua au bord du lit, précédant de peu son fessier. « Anders, » murmura-t-elle, n’ayant pas même espoir que son nom lui évoque quoi que ce soit. Elle répéta et précisa, mâchoire subitement contractée et regard acier endurcit prêt à faire face : « Capitaine Gillian Anders ».


**********


Vayne Daemon a écrit:
 Gillian Anders/Vayne Daemon : Ride the Lightning - Empowering Zone  Entete13

"Si le désespoir était un pays, j'en connaîtrais déjà toutes les contrées..."


Cette phrase résonnait en lui, jour après jour, ponctuant chaque battement de son cœur engourdi tant par les traitements que par le vide lui tenant lieu d'esprit. Aurait-il été du genre à se lamenter sur son sort ? Possible. Après tout, il n’était pas en mesure de définir celui qu’il avait pu être. Ce sentiment troublant de perte qu'on ne peut vraiment nommer. Par crainte de savoir et de devoir accepter l’inacceptable, sans doute.

Qui sont ces gens. Que me veulent-ils. Où suis-je. Pourquoi ?

Qui suis-je...

Cette question l’obsédait, mais il lui était difficile de l’approfondir. Normal, lui soufflait son sens pratique, n’importe qui souffrant d’amnésie est sujet à ce genre d’angoisse et se retrouve jeté à la poursuite de souvenirs improbables. Sa raison, elle, se cabrait, ruait dans les brancards et cherchait à tout prix un élément qui lui permettrait de se rattacher à quelque chose de connu.
Il connaissait des choses. Des tas. Il en avait appris des tas aussi en à peine deux mois. Mais d’avant ?

Rien ne lui restait. Impossible de remettre la main sur la plus petite réminiscence. Il passait des nuits à fouiller sa mémoire mais chaque piste qu’il suivait s’émiettait sous ses pieds et les routes de ses pensées ne menaient plus nulle part.
Obsédante était la question, inaccessible était la réponse.

Amnésie identitaire, deux mots qui, s’il savait ce qu’ils évoquaient, ne l’aidaient nullement à régler le problème et pour cause, nommer un mal n’a encore jamais suffit à le guérir.

S’il était reconnaissant à son cerveau de ne pas avoir oublié les acquis de geste et de langage, et bien qu’il s’estime heureux d’avoir survécu, il ne pouvait s’empêcher de se demander quand le ciel s’éclairerait à nouveau. Peut-être découvrirait-il finalement qu’il n’avait pas perdu grand-chose, c’était tout à fait possible, mais l’acte même de dépossession l’insupportait.
Les médecins étaient d’une efficacité redoutable, mais leur boulot ne consistait pas à se répandre en réconfort. Il y avait des gens payés pour ça, un service de suivit était en place.

Des gens que Vayne avait refusé de voir. Un service dont il n'avait pas voulu. On l’avait laissé faire, mettant sans doute sur le compte du traumatisme dû au réveil son énergie à refuser toute aide de ce type et il se débattait donc seul dans la boue épaisse qui retenait sa mémoire prisonnière.

L’annonce de la visite ne lui avait fait ni chaud ni froid. Un simple frisson lui avait couru le long de la nuque et il était resté immobile, incapable de mettre un nom sur l’émotion qui l’avait fugacement traversé. L’espoir, Vayne, l’espoir. Mais le mot même lui échappait cette fois encore. Un vague intérêt, une curiosité de passage.

Il s’était raidi sur son lit, pesant sur son flanc appuyé contre le matelas comme si ce dernier pouvait l’engloutir, le corps en attente et l’esprit aussi vide et aride qu’une réplique holographique du Sahara. Sans le vent. Sans le sable. Sans la vie. Sans la mort. Rien. Un vide infini qui lui donnait l’oppressante sensation de ne pouvoir se remplir.

Il entendit le bruit de la porte, il ne se retourna pas, se figeant encore plus dans sa posture alors qu’un gout amer lui remontait dans la gorge. D’avance il savait. D’avance, il avait la certitude que le chemin parcouru n’était rien encore face à ce qui l’attendait maintenant. Le son de sa voix le fit frissonner sans qu’il ne puisse s’expliquer pourquoi.

Il ne bougea pas. Il voulait l’entendre, encore, juste pour le plaisir d’un nouveau timbre s’ajoutant à ceux qu’il avait appris à connaître. Un nouveau timbre colorant toute cette immaculée blancheur qui le terrifiait. Privé de repères, confronté à l'individu parfaitement vierge, la sensation la plus vivace était la peur qui, comme une bête tapie, sapait toutes ses envies de croire en un éventuel rétablissement. Il oscillait, sans cesse. Le bien, le mal, être ou ne pas être.

Il sentit le poids étranger s’ajouter sur le lit et son visage se froissa sans qu'il ne le tourne vers elle. Toujours tourné, il essayait de faire un point rapide sur ce qu’on lui avait expliqué, ce qu’il était censé savoir, la façon dont il était censé se comporter. Impossible de retrouver ce schéma qu’il s’était répété depuis qu’on l’avait averti de la venue du Captain. La peur de décevoir. De se décevoir, aussi. Elle ? Lui ? Tous. Qui était-il finalement ?

La description qu’on lui avait faite de lui-même lui convenait tout autant qu’une autre. Il ne pouvait simplement plus s’identifier aux mots qu’on lui avait livrés. Celui-là, ou un autre, n’importe quel homme et à la fois aucun. Personne. Il n’était plus personne.
Il ravala sa salive avant de se décider à lui faire face, abandonnant toute tentative de paraître détaché, décontracté, naturel, normal. Il pivota souplement et les implants oculaires voilés par les lentilles – ambrées cette fois – ciblèrent immédiatement le regard volontaire.

L’interface à laquelle il avait du se réhabituer était coupée, il ne chercha pas à visualiser quoi que ce soit d’autre que ce qu’elle montrait. Il lui offrit un sourire dépourvu de conviction avant de répliquer d’un ton involontairement acide, prunelles artificielles fouillant en l'autre pour découvrir la réaction que susciterait la vision de ce qu'était devenu son visage :

- « Je doute que ce soit une bonne idée d'être venu… »

Et les mots lui venaient, aussi durs que ce qu’il voyait dans son regard à elle. Mais dans le cas d’Anders, la dureté était une force et dans celui de Vayne, un aveu de faiblesse.

Il ferma les yeux et inspira longuement, s’asseyant sur le lit en passant un doigt indécis sur la prothèse de sa mâchoire inférieure :

- « Le soir, j’ai peur de m’endormir et de me couper la langue sans même m’en rendre compte. Etrange, n’est-ce pas. »

Il rouvrit les yeux et les nuances trop agressives de sa voix disparurent, ne laissant plus entendre que sa lassitude lorsqu'il ajouta :

- « Pardonne mon manque d'enthousiasme, je crois que je ne suis pas encore au point... »

Humainement parlant et sachant que ses contacts s'étaient limités aux anonymes de l'équipe médicale. Pouvait-on être prêt pour ce genre de face à face de toute façon ? Est-ce qu’il lui avait manqué ? Que représentait-il pour elle ? Une chose que même les médecins et autres chirurgiens n’étaient pas en mesure de lui dire. La nature de leur relation, les confidences, les échanges, perdus à jamais. Il suffisait de lui demander… De réclamer ces informations afin de pouvoir s’approprier les sentiments correspondants. Était-ce seulement possible ? Et est-ce que ça en valait la peine ? Le doute revint s'immiscer en lui, comme un poison doucereux asphyxiant sa volonté.

Il secoua la tête, fronça les sourcils et soupira en détournant son regard d’elle. Il savait que ce serait difficile. Pas que ça frôlerait l’insurmontable. Il n’imaginait que trop bien la détresse qui pouvait être celle des êtres ayant tenus à lui, mais il concevait difficilement l’existence de liens dont les raisons même lui échappaient.

Se mettre à la place des autres quand on ne sait ni qui on est ni où on va s’avère ardu, il en faisait la dure expérience. Pas de prévisions qui tiennent. Se retrouver en situation balayait tout ce qu’il avait péniblement construit dans son imaginaire dévasté. Il avait l'impression d'être un enfant et se trouvait démuni devant les choses les plus simples. Que fallait-il faire ? Retrouver à tout prix ce qu'il s'était vu enlever ? Se fondre dans un rôle sur mesure qui lui conviendrait ? Adopter ces choses qu'on lui avait dites pour se reforger un semblant d'identité ? Attendre. Encore et toujours attendre, mais l'attente est dure lorsqu'aucune garantie de réussite n'est présente.

La difficulté pour l'heure résidait dans le simple fait de supporter un regard qu'il savait impliqué et de constater dans ce regard l'effet qu'il produisait, et produirait par la suite. Le début de la quête ? Regarde-moi dans les yeux et dis-moi qui je suis. Un début bien aléatoire mais puisqu'il faut commencer quelque part.

Il revint la fixer, et, lentement, alors qu'il découvrait ce visage, imprimait ces traits, notait les moindres détails de cette femme inconnue mais déjà importante, un sourire se formait sur ses lèvres. Maladroit, mal assuré, bancal, un sourire reflétant parfaitement l'état général de son mental fracturé.

Sa voix s'adoucit et son timbre se fit plus caressant lorsqu'il déclara, approchant lentement son visage du sien :

- « Bienvenue dans mon Enfer, Gill.»


**********


Gillian Anders a écrit:
 Gillian Anders/Vayne Daemon : Ride the Lightning - Empowering Zone  Enteteanders
Inébranlable et acute était le regard du Capitaine lorsque le rayon de focale ambré vint s’ajuster sur ses prunelles arctiques. Un soulagement à peine perceptible vint éclairer ses traits sans qu’elle ne témoigne d’une quelconque réaction trop manifeste à la vue de ce qui était devenu le visage de Vayne. Le ménager ? Not in this life. Etre ménagé n’était pas ce dont le lieutenant avait besoin, décréta-t-elle en éprouvant la force fébrile du regard en vis à vis. C’était d’être secoué. Daemon était bien lui, pas de doute. Lui sans mémoire de lui-même et inconscient d’être toujours si semblable à lui-même. Ne serait-ce que dans sa manière de lever les yeux. Dis quelque chose de dramatique, l’encouragea-t-elle mentalement, et ce sera comme après deux bouteilles. Ça n’est qu’une gueule de bois monumentale, Vayne. Et pour cause, tous avaient de sacrées zones d’ombres et chacun les exprimaient à sa manière. Dans le cas du Capitaine, en sortie restreinte avec Daemon, souvent accompagnés de Walter, Raisthan et son mec Ortega, tomber de la bouteille lui permettait de lâcher du lest et de vivre autrement la notion du temps, un temps moins atomique ; car ça n’était pas le fait d’être capitaine qui l'obligeait à une rigidité certaine mais une droiture et une rigueur de nature qui l’avaient toujours définie. Les anecdotes racontées par Anders lors de ces soirées devraient être compilées pour les Annales Miliciennes et les tirs qu’elle décochait droit dans le crâne et le cœur de ses collègues et amis n’avaient jamais autant d’efficience que dans ces moments privilégiés. Pas de temps pour ça ailleurs. Dans le cas de Daemon, c’était encore autre chose. De type blagueur, dragueur et de nature réaliste sans écueil, l’alcool ternissait sa lucidité et le rendait pensif, dramatique. Le cocktail Anders franchise sans borne et Daemon laconique inspiré valait son pesant d’or et de gausseries. Mais les autres n’étaient jamais bien en état non plus pour suivre. Just a fuckin’hangover baby, se répéta-t-elle, tant pour lui que pour elle-même.

Aussi c’est un mince sourire blasé et amusé qu’elle étira sans desserrer les mâchoires lorsque le timbre de la voix de Vayne lent et enroué à ses oreilles, retentit dans la salle de veille post opératoire qui lui tint lieu de chambre ces six derniers mois. Sa focale se réchauffa jusqu’à se souder à l’ambre claire, peu-importait la dureté de ses mots, peu-importait leur absurdité. Gillian était en terrain connu, elle. Renversant la tête sur le côté en brisant nonchalamment son maintien, ses yeux se plissèrent d’une fausse complaisance, recelant quelques répliques tues. Qu’il parle. Qu’il lâche tout ce qu’il avait. Deux mois qu’il avait dû passer à ressasser, deux mois enfermés sans volonté possible, sans orientation, sans rien sinon le néant blanc de l'amnésie. Gillian suivit du regard le redressement du convalescent, laser bleu plasma bombardant un instant le torse si pâle qu’il laissait voir le réseau de veines bleutés sur la musculature mécaniquement entretenue, puis chercha un instant les marques des dermatrodes sur son corps. Un bond et sa focale était à nouveau dans l’ambre cybernétique pour osciller aussitôt le long des mâchoires métallisées. L’alliage composite semblait léger, mais mieux faire, ils le pouvaient. Question de temps, probablement et bientôt, aurait-il une mâchoire parfaitement moulée et adaptée recouverte de peau de synthèse comme la matière de ses propres jambes. But still. He’s beautiful. He always was. Elle ne bougea pas même pour lui faire de la place et resta campée là où elle se trouvait, s’affirmant depuis le mental jusqu’au séant.

Sans un mot toujours, Anders observait et étudiait Daemon, jusqu’à ce qu’il lui cède la parole, jusqu’à ce qu’il en finisse. Elle le voyait surnager et se débattre dans l’inconnu, la rage et l’absurde pour seul compagnon et devait se refuser de céder à aucun de ces sentiments ; bien qu’elle eut tout autant le droit de les éprouver. My friend. My confident. Vayne. Je ne t’ai pas abandonné, ne m’abandonne pas. Pourtant rien ne devait transparaitre sinon la fermeté et l’appui qu’il pourrait trouver en elle, oasis vierge au milieu du désert de sa mémoire. Ses paupières s’abaissèrent pour suivre le regard de son ami approchant et lorsqu’il signa à sa manière la dernière salve adoucie de son amertume, Gillian porta la main à son visage, l’incurvant à la mâchoire biocynbernétique en un contact franc et sûr pour qu’il ne s’y dérobe pas et murmura d’un ton sans faille : « Ne sois si dramatique lorsque tu m’appelles Gill. » Si lui n’y avait pas porté attention, elle n’avait pas loupé la chose et le martellement soudain de son cœur ne se laissa pas aisément mater. Gill. Ses commissures s’étirèrent avec plus de décontraction et elle enchaina, s’autorisant un fugace passage du pouce sur la joue intacte, voix s’élevant avec un naturel grave : « Tu veux voir quelque chose de vraiment étrange ? », demanda-t-elle en reprenant sciemment le mot de Vayne. Elle n’attendit pas de réponse pour retirer sa main et hisser sa jambe gauche sur le matelas, accrochant volontairement sa basque au montant du lit pour se déchausser avant d’envoyer son talon près de l’oreiller. Elle souriait sans crânerie et sans le quitter des yeux, puis d’une main rapide, remonta l’ourlet de son jogging jusqu’au genou. Des sillons nets apparurent subitement à la surface de sa peau et en un chuintement furtif, se déboitèrent avec une fluidité monstre pour laisser se déployer les longs tarses articulés de ses arachnides, armées et verrouillées sur Vayne. « Et tu n’as encore rien vu, » précisa-t-elle en levant subrepticement un sourcil. Tout disparut avec autant de naturel et son mollet redevint lisse, sans plus une trace du processus, sinon cette peau étrange et étrangère. « Bienvenue chez nous, Vayne, bienvenue chez toi, » elle s’humecta les lèvres, en proie à une impression indéniable de déjà-vu et ajouta : « Et je te le répèterai autant de fois qu’il le faudra. »

L’idée de bouger ne lui vint pas. Résorber la distance dans le néant et graver dans la table rase de l’esprit de Daemon. Chasser l’étrangeté était ce qu’Anders voulait. Elle rabattit son avant-bras sur son genou replié et jeta un coup d’œil au sac avant de revenir accrocher le regard de l’amnésique. Vayne Daemon, je ne te laisserai pas t’apitoyer. De moi, ne t’attends pas à ça. « J’ai apporté quelques affaires qui t’appartiennent, mais que tu souviennes ou non ne change rien. Tu n’as pas idée… d’à quel point tu es toi, en ce moment même, » déclara-t-elle sans pouvoir empêcher son timbre de chuter et s’étrangler dans sa gorge sur les dernières syllabes. Come’on. Say something, s’exhorta-t-elle sans succès et Gillian comprit alors qu’il était temps pour elle aussi d’accuser le coup. Mais pas de flancher. Ça, non. Son regard devint brillant sous un voile humide mais ne perdit pas une once de fermeté, prunelles bleu acier insubmersibles.
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